POMMARÈDE Pierre
Père Pierre Pommarède © Jean Alain Joubert
Obsèques du chanoine Pierre Pommarède
Homélie de Monseigneur Michel Mouïsse
Cathédrale St Front de Périgueux, le 19 août 2010
C’est fête au ciel en ce matin du 15 août.
C’est l’Assomption.
Les anges et les saints, autour du Père et du fils, chantent la gloire de Marie…
Et voilà qu’on frappe à la porte.
Saint Pierre est occupé en ce jour de fête…
C’est Saint Front qui est de service aujourd’hui.
Il s’approche, ouvre doucement la porte :
« Oh ! Pierre Pommarède, prêtre de Périgueux !
Nous vous connaissons si bien et vous avez perpétué mon souvenir et ma mémoire en notre beau Périgord !
Entrez, entrez vite ! »
Et joyeusement, il entraîne vers la Lumière de Dieu celui qui nous rassemble ce matin et qui a été lumière pour chacun de nous en ce Périgord qu’il aimait tant et qu’il connaissait tellement bien, qu’il a voulu nous en faire découvrir toutes les richesses oubliées.
Frères et sœurs, chers amis,
La suite… je ne la connais pas.
C’est le secret de la rencontre, du face à face dans la Lumière de Dieu.
Mais ce dont je suis sûr, c’est que les textes de la parole de Dieu que nous venons d’entendre nous renforcent dans notre certitude de foi.
Notre vie ne prend son véritable sens, profond, vrai, que lorsque nous nous ouvrons à l’Amour de Dieu qui veut, comme nous le disait Saint Paul, nous entraîner dans l’Espérance.
Et l’Évangile nous rappelle que Dieu est Père, qu’Il est bon, qu’Il aime chacun et qu’Il nous a donné Son Fils pour que nous vivions à jamais.
Nous voilà rassurés en pensant à la vie du Père Pommarède.
« Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même et aucun ne meurt pour soi-même : si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur… Si nous mourrons, nous mourrons pour le Seigneur. »
Qu’il est doux et bon d’accueillir cette Parole de Dieu devant la dépouille mortelle de celui qui, à sa manière, a servi le Christ tout au long de son existence.
Car le Père Pommarède était d’abord cela, un homme de foi et un homme d’Église pour le service de ses frères les hommes, à travers de nombreux talents qu’il avait reçus de Dieu.
« Tous ceux que le Père me donnent viendront à moi. »
Donné au Fils par le Père, il avait reçu la foi au cours d’une enfance difficile et il a su, tout au long de son existence, garder cette première éducation qui l’avait bercé et marqué pour toujours.
Le Père Pommarède était d’abord et avant tout un homme de foi, de grande foi. Il a su toujours l’exprimer de manière fidèle, tout en étant plein de compréhension et d’amour pour ceux et celles qui ne la partageaient pas.
« La volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’Il m’a donnés. »
Cette foi en Dieu et en l’autre, il a su merveilleusement l’exprimer dans son amour de l’Église. Il savait parler d’elle avec sa faconde coutumière, ses propres qualités critiques, sa perspicacité psychologique et son humour parfois décapant, étant toujours soucieux de l’idée de l’Église qu’il représentait avec une certaine indépendance de caractère.
C’est bien grâce à cette fidélité à l’Église et à son souci de l’Église qu’il a beaucoup écrit sur le Périgord, ses valeurs et ses richesses, à travers un long et savant travail auquel il s’est attaché avec amour, profondeur, sens de l’anecdote et rigueur dans les recherches… dépassant largement les notes dont il était friand.
C’est bien son dévouement et son amour du Périgord, de ses habitants, de ses églises, de ses chapelles, de ses sites et de son histoire qui l’ont amené à accepter la présidence de la Société Historique et Archéologique du Périgord, bien connue chez nous et qu’il a servie jusqu’à ces dernières années avec ses qualités humaines et spirituelles, et ses compétences historiques.
« Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même. »
Comme tout prêtre, parce qu’il était d’abord prêtre, prêtre d’aujourd’hui malgré, parfois, les apparences d’un autre temps, le Père Pommarède, nous le savons tous ici, a été un homme de relations et de grande convivialité.
Aucun statut social ne lui a été étranger.
Et ce que l’on ne sait peut-être pas assez, c’est qu’il a été, pour de nombreux jeunes, un véritable éducateur : chez les scouts, dans les aumôneries, à l’armée, organisant pour eux et avec eux des pèlerinages à Lourdes et en Terre Sainte… Toujours soucieux de faire connaître aux jeunes Celui qui était pour lui : « La voie, la vérité et la vie ».
Et là, je me dois, parce qu’il a demandé qu’on le dise le jour de ses obsèques, de dire son souci des vocations de prêtres parmi les jeunes. Ce souci l’a toujours habité, particulièrement lorsqu’il travaillait dans le diocèse, selon son charisme, pour les vocations…. Et plusieurs prêtres du diocèse ici présents savent ce qu’ils lui doivent dans l’histoire de leur don au Seigneur.
Aujourd’hui, à sa demande et en plein accord avec lui, je dis aux jeunes et à tous : la vie de prêtre est une source de bonheur.
Le Père Pommarède en a été le témoin dans les divers services qu’il a assumés dans le diocèse, tant au niveau des charges pastorales que lui ont confiées mes prédécesseurs que dans la société civile qu’il a aimé dans le monde culturel et littéraire, à l’aumônerie du 5ème Chasseur ou à l’École de Police, ou encore avec ses amis des/les Chevaliers du Saint-Sépulcre… et bien d’autres encore.
« La volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’Il m’a donné. »
Le Père Pommarède avait une âme d’apôtre, voilà pourquoi il était un prêtre heureux et rayonnant.
Heureux parce qu’un homme de relation, relation avec Dieu, relation avec les autres. Rayonnant, parce qu’habité par la présence de Dieu qui éclairait toutes ces relations.
Avec bien sûr, son caractère, son tempérament, ou ses propos parfois acides mais toujours respectueux et aimants, dans un style qui n’appartenait qu’à lui. Il savait à la fois séduire et charmer avec des accents de comédien qui ne se prenait pas à son propre jeu.
Cher Père Pommarède,
Vous avez été souvent étonnant, mais toujours attachant.
Nous remercions Dieu de vous avoir mis sur notre route et, pour en dire bien plus long que ce que je viens d’exprimer, je vous donne une dernière fois la parole au milieu de nous en lisant la conclusion de votre testament spirituel :
« Que le Christ qui m’a choisi, appelé et aimé tout au long de ma vie, me reçoive dans Sa Paix et dans Sa Joie : que Marie, spécialement Notre Dame de Perdux, que tous les saints, plus précisément Saint Front, soient de bons avocats au moment où mon âme passera de la nuit à la Lumière et que sonnera l’allégresse des retrouvailles. » □
Service funèbre à la cathédrale Saint-Front, Périgueux, 19 août 2010 © Sud-Ouest |
Témoignage
« Je réponds aussi vite que possible à votre message… Un grand merci pour votre belle initiative qui contribue à honorer le souvenir du Chanoine Pommarède dans la fidélité et l’espérance. Vous vous doutez bien que je suis très sensible, pour ma part, à votre démarche et à votre projet… C’est donc sans aucune hésitation que je vous donne l’autorisation de publier mon humble témoignage sur cet homme de Dieu : je lui suis toujours aussi reconnaissant de m’avoir accompagné et soutenu. Il est aujourd’hui encore très présent à ma prière et à mon action de grâce ! Avec mon amitié reconnaissante et ma prière »
À M. le Chanoine Pierre Pommarède
Cher Père,
C’est à l’heure où l’église catholique se préparait à fêter l’assomption de la Vierge Marie que vous êtes parti. La nouvelle de votre mort m’a profondément attristé, comme elle a probablement affecté nombre de personnes qui avaient eu l’honneur et le privilège de croiser votre route. M’est revenu en mémoire le dialogue que nous avons eu au Pic du Jer1, à l’époque où vous étiez responsable du service diocésain des vocations ! Vous savez que je n’ai jamais oublié cet échange qui a été décisif dans mon discernement pour répondre à l’appel du Seigneur et devenir, par l’imposition des mains et le don de l’Esprit, un ouvrier dans sa vigne… Je vous ai toujours gardé une infinie reconnaissance de m’avoir éclairé à un moment de mon existence où j’avais à faire des choix ! À mes yeux, vous avez été un instrument de la grâce, car même si aujourd’hui j’ai conscience de n’être qu’un pauvre serviteur, je sais au plus profond de moi que le Seigneur m’a permis de faire le bon choix, en vous plaçant sur ma route !
À l’heure de votre Pâque, monte de mon cœur un chant d’action de grâce, le Magnificat, pour le témoin que vous avez été et que vous restez autrement pour celles et ceux qui ont trouvés auprès de vous une écoute attentive, un peu de réconfort et d’amitié et tout cela dans le respect des convictions exprimées et des différences… C’est sans doute ce qui fait que beaucoup s’accordent à souligner votre « tolérance » à laquelle se mêlait une fidélité quotidienne à ce Seigneur qui vous avait choisi et établi pour que vous portiez du fruit en abondance… Ces fruits sont connus de celles et ceux qui savent ce qu’ils vous doivent et qui, grâce à vous, ont découvert ou redécouvert l’amour dont Dieu nous a comblés…
Je n’oublie pas, par ailleurs, votre érudition qui m’a toujours impressionné, même si d’aucuns pouvaient en être agacé… À quoi il convient d’ajouter l’humour que vous saviez manier (qui, parfois, pouvait virer au sarcasme !) mais qui portait toujours la trace d’un amour débordant pour celles et ceux qui prenaient le temps d’aller au-delà des seules apparences.
M. le Chanoine, vous avez œuvré pour la mémoire de ce Périgord auquel vous étiez si fortement attaché… Parce que vous étiez convaincu que les peuples sans histoire ne peuvent pas affronter leur présent et construire leur avenir ! Votre passage parmi nous s’apparente à une véritable saga, faite d’ombres et de lumières, mais une saga qui atteste que l’histoire permet de comprendre bien des situations et plus encore les personnes, pour apprendre à les aimer tout simplement…
Cher Père, à l’heure de votre ultime passage, j’en ai l’intime conviction, Notre Dame vous attendait et auprès d’elle se tenait St Front et avec lui ces saints et ces saintes qui ont marqué l’histoire de notre Périgord… Et c’est dans ce cortège que vous avez pris place pour être conduit auprès de Celui que vous avez servi et aimé, en servant et en aimant celles et ceux qui ont été confiés à votre ministère de prêtre, tout imprégné d’un humanisme qui restera pour beaucoup la marque d’une humanité placée sous le signe du respect et de l’ouverture.
Béni soit le Seigneur qui nous a donné à travers vous et dans votre personne un serviteur qui a su nous partager le trésor dont il était porteur…
Me reviennent en mémoire ces mots qui concluaient une autre saga, celle de St Front, dont vous étiez l’auteur passionné : « Ce n’est pas parce que la pierre d’un sépulcre a été enlevée que doivent disparaître le souvenir et l’espérance2. »
Dans le souvenir, mon espérance, c’est qu’un jour, cher Père, nous nous reverrons sur des hauteurs d’où nous pourrons comprendre, à travers les dédales de l’histoire de l’humanité, le projet de Dieu pour tous les hommes… L’histoire d’un amour qui n’aura pas de fin.
En la mémoire de Ste Hélène, le 18 août 2010.
Thierry NIQUOT, prêtre
Père Pierre POMMARÈDE (1929-2010)
absoute en l’église de Tocane, le jeudi 19 août 2010
Docteur Philippe Pommarède
Père Pierre Pommarède © Docteur Philippe Pommarède |
Nous allons pendant ces quelques minutes essayer de vous apporter un éclairage familial sur notre cher disparu, le Père Pierre POMMARÈDE.
Le Père était né en 1929 à BURIE en Charente-Maritime. Pourquoi les Charentes, me direz vous, alors que le berceau de la famille se situe depuis toujours à Tocane Saint Apre et que les recherches généalogiques établies par lui, et pour lesquelles il était heureux que mon épouse Marie-Laure ait pris le relais, nous permettent de remonter pour les familles POMMARÈDE, ROUCHAUD ou SUBRENAT jusqu’aux années 1650.
En fait, il s’agissait du hasard des nominations administratives liées au poste de son père.
Puis c’est à MAUBOURGUET dans les Hautes Pyrénées que sa jeunesse se poursuivra.
Très tôt sa vocation religieuse se manifestera et son frère Jacques ici présent me rappelait hier encore qu’il le revoyait défiler habillé en croisé ou participer avec les louveteaux à chaque fête religieuse. Très tôt également il fut enfant de cœur.
Le retour à Tocane aura lieu avant la guerre, le jour de sa profession de foi il avait écrit sur un simple carton son désir de devenir Prêtre, ce carton il l’avait toujours conservé sur la cheminée de l’avenue Victor Hugo.
Sa communion solennelle puis sa confirmation ont eu lieu dans cette église de Tocane. C’est la raison pour laquelle dans ses volontés dernières il tenait à ce qu’une absoute chantée ait lieu dans cette église qui fut également le lieu de la célébration de sa première messe.
Mon cousin était sentimentalement et viscéralement attaché à notre commune de Tocane et Saint Apre.
Une anecdote vous fera sourire : dans la maison familiale de Tocane, pendant la guerre, il avait construit un autel rudimentaire pour pouvoir s’entraîner, avant l’heure, à célébrer la messe et avait enrôlé mon frère Guy plus jeune pour lui servir d’enfant de cœur, Monsieur Tamisier ici présent peut en témoigner. Mon cousin avait même réussi à se procurer de l’encens et à faire broder par nos tantes Louise et Blanche des nappes d’autel !
Très jeune, il aimera parler avec les adultes de l’histoire de Tocane et de la Dordogne, il s’agissait sans doute des prémisses de ses futurs ouvrages sur le Périgord.
Suivront les années d’étude à Saint Joseph à Périgueux où il liera des amitiés profondes qu’il gardera toute sa vie et dont un certain nombre de ses amis sont présents tout au long de cette journée.
Puis ce seront les années du Séminaire suivies de son ordination en la Cathédrale Saint Front de Périgueux en mars 1953 et de sa première messe qu’il célébrera à Tocane et à laquelle je me souviens d’avoir assisté petit enfant en culotte courte.
Le souci des jeunes et d’autrui ne le quittera plus, très tôt il organisera avec entrain de nombreux camps scouts, il s’occupera également des jeunes en difficulté ou en réinsertion, donnant à chacun sa chance et croyant toujours en leur capacité à s’améliorer et à aller vers le bien.
Le père occupera successivement des fonctions de vicaire à Saint Martin et à la Cité ainsi que d’aumônier des scouts.
Dès cette époque il organisera pour ses paroissiens, et les jeunes dont il s’occupait, de nombreux pèlerinages et voyages à travers toute la France et l’Europe : de Lourdes auquel il tenait beaucoup à Rome, en Autriche, à St Jacques mais également en Terre Sainte où nous avions eu la joie de partager son immense culture, sa grande foi, son sens de l’organisation et de parcourir les magnifiques sites sur les pas du Christ : de Jérusalem à la mer Morte en passant par Tibériade ou le tombeau des Patriarches à Hébron.
Puis ce fut sa nomination en tant que Curé de Château l’Evêque, période qui dura de nombreuses années et qui fut sans doute pour lui la plus riche d’un point de vue tant spirituel qu’intellectuel, pleinement responsable d’une paroisse, s’occupant de tous, des plus démunis aux plus favorisés, se livrant à ses travaux d’écriture.
Je me souviens avec émotion de déjeuners ou de dîners dans ce presbytère de Château l’Evêque qui jouxtait le couvent des sœurs si dévouées.
Nous y rencontrions les personnes les plus variées, des écrivains connus aux jeunes en détresse qu’il aidait, et toujours la conversation revenait sur son Périgord qu’il aimait tant, sur l’histoire de sa région, les dernières cartes postales découvertes ou des anecdotes sur la vie des saints ou des personnes ayant marqué l’histoire de notre belle région.
Vint ensuite le retour à Périgueux, ses diverses fonctions dont celle d’aumônier du 5ème chasseur auquel il tenait tant, la tradition des armes avaient dans la famille POMMARÈDE une grande place puisque notre grand père, officier, avait été fauché sur le front près de Verdun à la tête de ses hommes, en 1915, mon père fut aussi militaire, Colonel, il décédera âgé de 101 ans et le père de Pierre fut déporté et décéda en Allemagne à la fin de la guerre.
C’est dans les années 1970-1975 que le Père Pommarède passera sa thèse de doctorat en Droit Canon à la faculté de théologie de Toulouse, il se levait dès 4h00 du matin pour pouvoir rejoindre Toulouse, suivre les cours et poursuivre ses recherches.
De cette thèse, naîtra son grand ouvrage sur La Séparation de l’Église et de l’État en Périgord, qui sera publié en 1976.
Ce livre sera suivi de très nombreux autres livres de Périgueux oublié en passant par Tocane et Saint Apre oubliés, La saga de Saint Front… sans oublier les innombrables communications publiées dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique du Périgord, la SHAP, dont il fut le très actif Président de 1992 à 2007.
Ces dernières années, diminué physiquement par la maladie et dans sa mobilité mais toujours aussi vif intellectuellement, il ne conservera comme activité extérieure que sa traditionnelle messe du mardi soir auquel il tenait tant en sa qualité d’aumônier de l’École Nationale de Police, il y retrouvait également ses amis fidèles qui sont ici présents parmi nous.
Un nouveau livre sur la vie des Saints populaires en Périgord était en préparation, le reste de son temps étant consacré à la prière.
Ses dernières apparitions à Tocane remontaient à septembre dernier pour l’enterrement de ma mère, il avait assisté le Père Robert pour la messe qui avait été célébrée dans cette église et enfin un dernier déjeuner à Toussaint dans notre maison familiale.
Son souhait de reposer pour l’éternité dans notre cimetière de Tocane prouve son attachement intense à notre village dont il chérissait également la Chapelle de Notre Dame de Perdux et le culte de la Vierge Marie auquel il était très attaché.
Son départ le matin du 15 août est sans doute un signe de la main de Dieu.
Merci mon cousin de nous avoir tant apporté.
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Témoignage sur le Père Pierre Pommarède
Absoute en l’église de Tocane, le jeudi 19 août 2010
Docteur Jacques Brachet
Bien qu’ancien élève de Saint-Joseph, comme le Père Pommarède, et à peu près du même âge que lui, je ne l’ai vraiment bien connu qu’à ma retraite.
Mais pendant plus de dix-sept années, j’ai eu le grand privilège d’entrer dans son intimité et son amitié, au sein d’un groupe d’amis qui formaient autour du Père une petite communauté dont beaucoup sont parmi nous aujourd’hui et dont certains ont précédé le Père dans le Royaume des Cieux et sont en totale union de prière avec nous.
C’est en leurs noms à tous, et en raison de notre proximité avec le prêtre et avec l’ami, que je me fais un devoir de porter témoignage.
Nous avons tous entendu parler du grand souvenir qu’il a laissé comme vicaire à Saint Martin ou à La Cité, et comme curé de Château-l’Évêque. Mais c’est de ce que nous avons vécu avec lui que je voudrais parler, quand il était à Périgueux, aumônier du 5ème Régiment de Chasseurs puis de l’École de Police. Tous les mardis, à l’aumônerie nous avons assisté à la messe, d’un âge certain pour la plupart, mais souvent aussi des jeunes qu’il invitait fréquemment à dîner, pour parler religion. La majorité d’entre nous étaient des pratiquants de toujours, mais quelques uns, dont je faisais partie, étaient des « recommençants ».
Ces messes étaient toujours ferventes, la Sainte Vierge n’était jamais oubliée, les homélies toujours renouvelées nous faisaient revivre l’Évangile dans des lieux qu’il connaissait par cœur ou bien il nous racontait la vie de Saints moins connus, avec le talent de conteur qui était le sien, et la passion de l’historien qu’il était, toujours heureux de faire partager ses dernières découvertes.
Pendant toute cette période, il a organisé des pèlerinages, notamment en Italie, Rome, le Vatican, Assise, en Espagne, Compostelle, à Lourdes bien sûr, et surtout en Terre Sainte où il est allé plus de vingt fois, connaissant tout et tout le monde, aussi bien les Imams que les Rabbins ou les conducteurs de chameaux, amenant avec lui des jeunes et offrant le voyage à ceux qui manquaient de moyens.
Je me souviens en particulier du pèlerinage en Terre Sainte de 1994 avec des moments très forts, notamment de cette messe à Tabgha[1] sur ce promontoire du Lac de Tibériade où notre émotion était si forte et son talent de metteur en scène si exceptionnel qu’aucun de nous n’aurait été surpris de voir arriver, marchant sur les eaux du lac, Jésus le Christ, Notre Seigneur.
Il avait la passion de raconter, de transmettre aux autres son immense culture servie par une mémoire exceptionnelle, d’enseigner, que ce soit l’histoire de l’Église, la vie des Saints, l’histoire du Périgord ou l’histoire tout court, car issu d’une famille d’officiers – son grand-père mort pendant la guerre de 1914, son père mort en déportation, son oncle le Colonel Pommarède que beaucoup parmi vous ont connu – , il avait la passion de la France, de son armée et de son histoire.
Il aimait passionnément le Périgord, Tocane et sa chapelle de Notre-Dame de Perdux, sa Dronne qui était pour lui la plus belle rivière de France, celle de son enfance ; il en connaissait tous les méandres.
Voyager avec lui en Périgord était un éblouissement permanent car il connaissait tous les lieux et toute leur histoire et il était heureux de retrouver les personnes dont en tant que prêtre il avait partagé la vie à un moment ou un autre. Il était vraiment la mémoire vivante du Périgord.
Mais je voudrais, en terminant, évoquer les dernières années difficiles où il a vécu avec un courage exceptionnel, sans jamais se plaindre, la maladie et les handicaps multiples, célébrant jusqu’au dernier jour la messe sur son fauteuil roulant, dans sa « Chanoinie de la rue Victor Hugo », comme il l’aimait l’appeler. Il continuait à s’intéresser à tout, attentif aux autres, se manifestant par téléphone ou par courrier pour une fête ou un anniversaire, toujours proche des autres dans les moments heureux de leurs vies familiales et bien plus proche encore dans les moments difficiles de maladie et de deuils et surtout par ses prières car ceux qui l’ont bien connu peuvent en témoigner, c’était un homme de foi et de prière, fidèle à son Dieu, à son Église, à la Vierge Marie et à tous ces Saints qu’il aimait tant.
Et c’est pour nous une certitude qu’il sera accueilli avec joie et tendresse dans la Maison du Seigneur, par la Vierge Marie et Joseph, son époux, par Saint Pierre son Saint patron, par tous ces Saints sont il s’apprêtait à publier la vie, et par son cher Saint Front qu’il a si bien servi. □
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[1] Tabgha est un site situé sur la rive nord-ouest de la mer de Galilée (ou Lac de Tibériade), en Israël. La tradition biblique y localise le miracle de la multiplication des pains et l’apparition du Christ ressuscité à Pierre et six autres disciples (Source Wikipédia).
Chapelle Notre-Dame de Perdux,
Tocane-Saint-Apre © Jean Alain Joubert, 2003
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Notre-Dame de Perdux et la rivière Dronne © Jean Alain Joubert, 2003. | |
Témoignages de Monsieur Guy Bastier et du Docteur Jacques Brachet
sur les événements de la fin d’après-midi du 14 août et de la nuit du 15 août 2010
Ce matin du 9 août 2017, Guy Bastier me confiait qu’il avait rencontré Pierre Pommarède à la fin des années 40, à l’école Saint-Joseph à Périgueux. Leur amitié fut celle de toute une vie, le Père était le parrain d’un de ses enfants, et il était reçu dans cette maison tel un membre de la famille.
Lors d’une fête réunissant la famille Bastier, le 10 juillet 2010, le père célébra une messe sous un chapiteau dans le parc.
Ces dernières années, la santé du Père montrait des signes sérieux d’altération. Guy Bastier lui rendait visite cours Victor Hugo presque chaque jour au-delà de leurs échanges téléphoniques quotidiens. Le samedi 14 août, vers 18h00, alors qu’il arrivait chez lui, le Père lui avoua être très fatigué et avoir demandé au jeune remplaçant de son médecin de passer, ce qui advint assez tardivement. Guy Bastier devant, le lendemain, dimanche 15 août, trouver la pharmacie de garde pour se procurer la prescription médicale.
Après le départ de Sébastien, le professeur John-Henry Lascaud devint son secrétaire à titre bénévole, lui assurant une présence journalière aussi bien pour l’écriture que pour son intendance. Le 14 août, selon son habitude, il avait rendu visite au Père.
Son ami le docteur Brachet lui fit aussi une visite dans la soirée et s’inquiéta de son état, tout en pensant que le médicament prescrit n’était pas adéquat à la situation qui lui semblait singulière. En le quittant, il l’invitât à le rappeler si cela n’allait pas mieux, ce qu’il ne fit pas.
À 4h30 du matin Guy Bastier fut réveillé par un appel du Père lui indiquant que se sentant beaucoup plus mal, il avait sollicité une hospitalisation, lui donnant quelques consignes pour son chien avant qu’il ne le rejoigne à l’hôpital en début de matinée.
C’est après avoir pris soin du chien vers 8h00, que Guy Bastier, arrivant à quelques mètres de l’entrée de l’hôpital reçut un appel l’informant du décès du Père, qui arrivé trop tardivement ne put subir l’intervention chirurgicale qui aurait pu le sauver d’une hémorragie interne.
« Mon père »
J’avais, ainsi, l’habitude d’appeler Pierre Pommarède, que j’ai eu la chance de connaître les dernières années de sa vie. Il connaissait ma famille, depuis de nombreuses années. Ma grand-mère s’étant retrouvée veuve avec trois enfants, il lui était venu en aide. Mon père garde encore de très bons souvenirs, au temps où Pierre Pommarède s’occupait des jeunes scouts.
Un jour, le père téléphona chez moi, pour me demander si je pouvais lui rendre quelques services. Ainsi, commença, jusqu’aux dernières années de sa vie, une amitié. Je passais tous les jours, pour aller faire quelques courses, l’aider à taper ses manuscrits, quelquefois pour simplement manger ensemble ou discuter.
Durant ces quelques années, j’ai beaucoup appris. Il m’a fait partager sa passion pour le Périgord, auquel il était tant attaché. Est-il besoin d’évoquer, ici, ses livres sur le Périgord et plus exactement sur l’histoire du Périgord ? Je ne le pense pas, tout le monde se souviendra de sa thèse sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, de ses livres sur les cartes postales qui étaient son autre passion. ◊
Pierre Pommarède s’est embarqué pour le Styx
Publication initiale sur Périblog, le dimanche 15 août 2010
— Nos remerciements à l’écrivain Pascal Serre pour nous autoriser à publier ce texte qui rend
un juste et remarquable hommage au Père Pierre Pommarède —
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Pierre Pommarède est incontestablement un des derniers grands érudits périgordins. L’homme de prière et de quête insatiables a accepté que son élévation vers le ciel soit le jour de l’Assomption de Marie. Une façon d’assumer sa foi en se laissant enlever au delà du dogme et privilégiant le sens de la fête. Une élégance dont il ne s’est jamais départi.
C’est Jacques Lagrange qui, en ce dimanche du 15 août, à l’heure du déjeuner, m’adressant un courriel, comme à l’accoutumée, par fidélité s’exprime en ces termes : « quelques lignes de fidélité, comme nous le faisons parfois a été interrompu par une fâcheuse nouvelle : Pierre Pommarède vient de décéder au centre hospitalier, seul semble-t-il. Je n’étais pas avec lui pour lui tenir la main lorsqu’il s’est embarqué pour traverser le Styx : personne pour régler son écot au passeur… »
Les deux hommes s’étaient retrouvés dans la passion de l’histoire et les questions qui transcendent la religion vers la spiritualité si ce n’est une mystique intime.
La dernière apparition publique, l’ultime intervention toute empreinte de sagesse et de sensibilité du Père Pommarède fut à l’occasion de l’hommage d’un autre esthète de la vie : Patrick de Brou de Laurière, le jeudi 17 juin dernier.
Un homme du Siècle des Lumières qui intègre son destin d’homme de Dieu
C’est dans les Nouvelles Ecclésiastiques que Voltaire, au XVIIIe siècle, a écrit : « On ne trouve dans le clergé périgourdin que grimaces et platitudes sulpiciennes d’une part, vie de dissipation et de plaisir de l’autre : boire, jouer, chasser et dire cependant tous les jours la messe… » N’oublions pas que Voltaire respectait la liberté religieuse d’autrui.
On pourrait rêver de cette rencontre entre les deux hommes pétris d’exigences. Peut-être sont-ils déjà à converser comme ils s’y préparaient.
Pierre Pommarède était à la fois un contemporain et un homme du « Siècle des Lumières » mais qui intégrait avec détermination son destin d’homme de Dieu. Il incarnait ces hommes de foi toujours ouverts à la recherche, la différence, la tolérance.
Pierre Pommarède était un homme de salon, ceux où l’on lit, débat, discute avec passion, une occasion de satisfaire une soif de savoir et entretenir une vision du monde.
Homme de talents, mondain pour certains, déroutant par son éclectisme, recherché par son examen critique qui pourrait faire penser que la religion se sépare de l’État sans quitter l’individu. Le grand courant des Lumières se réclame, non de l’athéisme mais de la religion. Il ne l’avait pas oublié.
Pierre Pommarède partageait de toute évidence le pluralisme religieux et la tolérance. Ce qui peut expliquer son choix de thèse sur la Séparation de l’Église et de l’État devenu, avec le temps et une récente réédition : La Séparation des Églises et de l’État.
Peut-on aller jusqu’à penser qu’il adoptait que Dieu ait donné à l’homme de la raison pour faire accéder sa conscience, sans la médiation de l’Église, au message de l’évangile et au salut ?
Notre première rencontre, en 1975, portait sur sa passion pour les vieilles cartes postales autant que sur le long et indéfinissable chemin de l’initiation à la vie. Nos vies entrecoupées des choses les plus insignifiantes ne se séparèrent jamais. Ses passions, ma vocation y furent pour beaucoup.
Un homme digne et insaisissable dans la multiplicité de ses approches et amitiés
L’homme était digne, imposait un respect que la maladie n’avait en aucune façon entaché. Cet épicurien était presque insaisissable dans la multiplicité de ses approches et amitiés les plus diverses. Au point d’être accueilli avec fraternité dans les milieux maçonniques parisiens qui n’entamaient en rien — au contraire — ses convictions spirituelles.
Ne se réclamait-il pas, avec constance, du poème de Louis Aragon intitulé La Rose et le réséda ? Un anticonformisme qui trouble davantage la lecture de l’homme d’Église, libre avant tout dans sa chair et dans son âme.
Un monument qui fait référence
Guy Penaud, historien et auteur du fameux Dictionnaire bibliographique du Périgord met en valeur ses incontestables « talents de conteurs » et lui a réservé une place privilégiée dans le panthéon des érudits en ces termes : « Pierre Pommarède est né en 1929 en Charente-Maritime dans une famille militaire. Diplômé de philosophie et de théologie, docteur en droit civil ecclésiastique, il a soutenu en 1974 une thèse de doctorat devant la Faculté de Droit canonique de Toulouse sur La Séparation de l’Église et de l’État en Périgord publiée dès 1976. Un monument qui fait référence et confirme la grande valeur intellectuelle et humaniste de cet homme qui avait épousé la prêtrise dès 1953.
Vicaire à Saint-Martin et à l’église de la Cité puis curé de Château-l’Évêque il devint aumônier au Ve Régiment de chasseurs en 1970 puis de l’École Nationale de Police. Responsable de la Pastorale Scolaire et des vocations sacerdotales en 1971 il deviendra notaire de l’officialité en 1976. C’est en 1992 qu’il est élu président de la très savante Société historique et archéologique du Périgord.
Son ouvrage sur La Séparation de l’Église et de l’État en Périgord sera couronné par l’Académie française en 1977. Chevalier de la Légion d’honneur et du Saint Sépulcre il a multiplié les reconnaissances pour ses nombreux travaux historiques. »
La solitude devant le Styx
Pour Jacques Lagrange, évoquant le passage pour le Styx nous rappelle toute la symbolique qui se rattache à cette étape. Le Styx, d’abord uniquement présent dans la tradition grecque, est ensuite apparu dans l’enfer du christianisme, particulièrement dans la Divine Comédie. Dante attribuait la garde du Styx au nocher Phlégyas. Il faisait de cette rivière le cinquième cercle de l’enfer, où les coléreux avaient pour châtiment de demeurer immergés dans la vase du cours d’eau.
Dante et Virgile aux enfers (1822) est un des premiers tableaux d’Eugène Delacroix.
Musée du Louvre © Musée du Louvre
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Dans son tableau intitulé Dante et Phlégyas, le peintre Delacroix nous montre des suppliciés plongés dans le Styx , tachant de s’agripper, parfois avec violence, à la barque de Phlégyas, ici quasiment nu et de dos ayant les traits d’un homme tout à fait normal.
Dans sa barque du même style que celle du Charon antique, il transporte Dante, coiffé d’un bonnet rouge, l’air effrayé, ainsi que Virgile, en toge et coiffé d’une couronne de laurier.
C’est dans une chambre de l’hôpital de Périgueux et la solitude que l’homme d’exception que fut Pierre Pommarède a peut-être vécu cet ultime passage. Une initiation qui me renvoie à un propos sur la mort que par fausse modestie je m’accorde : « Je ne crois ni en un Dieu de justice, ni en un Dieu d’amour. C’est trop humain pour être vrai. Quel manque d’imagination ! Mais je ne crois pas pour autant que nous soyons réductibles à un paquet d’atomes. Ce qui implique qu’il y a autre chose que la matière, appelons ça l’âme ou esprit ou conscience, au choix. Je crois à l’éternité de cela. Réincarnation ou accès à un autre niveau ou esprit ou conscience, au choix. Je crois à l’éternité de cela. Réincarnation ou accès à un autre niveau tout à fait différent… Qui mourra verra ! »
En ce 15 août, fête de la Vierge Marie, Pierre Pommarède nous laisse ce message : « Enfin, la Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l’univers afin de ressembler plus parfaitement à son fils, seigneur des seigneurs et vainqueur du péché et de la mort. »
À bientôt mon père. □
Père Pommarède
Jean Alain Joubert
12 septembre 2010
Á l’aller, soleil et ombres tout au long de la traversée des bois. Au retour, le soleil aura plus d’aplomb et de vigueur. L’automne s’insinue déjà dans les soubresauts de l’été finissant. Un ciel clair et limpide ne suffit plus à nous faire croire aux beaux jours ! Le silence profond de cette matinée ne sera qu’à trois reprises interrompu par les criailleries des corneilles.
Ma méditation n’avait rien de morbide, le Père Pommarède l’occupa longuement. Voici un de ces disparus que l’on ressuscite par la pensée pour ne pas trop se sentir orphelin et démuni. Résurgence de sa franche poignée de main et de son généreux sourire.
Il est des êtres dont nous croisons le chemin pour des bienfaits qui dépassent le temps partagé. Cette rencontre-là, brève en nombre d’années, demeure cependant impérissable et tissée de lumière. Homme de Dieu avant tout, ce prêtre aimait son prochain. Combien fûmes-nous à recevoir avec apaisement ses paroles d’encouragement, à bénéficier de ses attentions et à se réjouir de ses dons de conteur ? Son discours volubile s’émaillait de pointes d’humour fines, souvent ludiques.
Qui oserait prétendre que si Dieu lui ressemblait nous n’aimerions pas passer l’éternité en sa compagnie ?
Sa foi était vive, un peu naïve, presque comme celle du vieux Jammes. Ses sermons me faisaient songer à ceux qui m’émerveillaient lorsque j’avais 10 ans ! Çà n’existe plus… On lui découvrait une foi joyeuse, confiante, heureuse. Dieu est Amour. Vrai, il incarnait cela lui-même.
Souvenir de soirées ou de sorties avec la SHAP1 qu’il présidait majestueusement et où il enchantait notre société vieillissante et désabusée par ses récits qui avaient souvent les couleurs de l’imaginaire autant que ceux de Giono. Le divin mensonge qui fleurit la vie et enchante nos pas fragiles lorsque les années se font plus lourdes et périlleuses et qu’il convient cependant de garder la tête haute et de laisser briller au fond des yeux un peu encore de cette malice adolescente.
Oui, c’étaient les dernières années du Père que j’ai eu l’insigne privilège de partager, un peu… car ses amitiés étaient innombrables. La foule était dense le jour de ses funérailles, digne, mais l’on ressentait un retour de l’amour qu’il avait distribué tout au long de ses appels à Château-l’évêque, à Neuvic, à La Roche-Beaulieu, à l’aumônerie militaire qui devint celle de l’École de Police ― là où je le rencontrais le plus souvent.
Ainsi que le dit ma collègue Marie-Josée, il avait les poches trouées pour les pauvres et le cœur sur la main pour les infortunés. On le recevait chez les princes, les seigneurs, les gens de « la haute » comme on dit, pour son esprit brillant et caustique, mais les pauvres lui baisaient les mains. Je me souviens de l’émotion que son aide ménagère eut du mal à dissimuler lors d’un entretien professionnel que nous eûmes ensemble, à Saint-Astier.
Cette tendresse, tellement miséreuse sur cette terre, Père, vous l’aviez reçue en abondance. C’était votre fontaine de jouvence à laquelle vous vous ressourciez et grâce à laquelle vous avez embelli nos vies.
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1 SHAP : Société Historique et Archéologique du Périgord.
Portfolio
Pilote 24, 2007 |
Pilote 24, 2005. Ouvrage en collaboration avec
Jacques Lagrange, Dominique Audrerie, Nina Reynaud
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Pilote 24, 2004 | Pilote 24, 2002 | |
Pilote 24, 1999. Ouvrage en collaboration avec
Jean-Marie Bélingard & Jacques Lagrange
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Pilote 24, 1997
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Pilote 24, 1995 |
Petite plaquette hors commerce de 48 pages qui a été distribuée lors des célébrations de 1993 marquant le 400e anniversaire de la naissance d’Alain de Solminihac. Elle reproduit les discours prononcés à cette occasion et l’homélie de Mgr Brincard durant la messe du 29 août 1993. Elle comporte une introduction de Maurice Bitz, le texte de l’accueil par Mgr Poulain, la conférence du Père Pommarède sur « le diocèse de Périgueux au XVIIe siècle », celle du P. Dumoulin sur « les visites pastorales d’A. de S. », de Mgr Gaidon intitulée « Alain de Solminihac : quel message pour un évêque du XXe siècle ? » et l’homélie de Mgr Brincard. Document rare communiqué par Patrick Petot |
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Pierre Fanlac, 1996 | Pierre Fanlac, 1987 | |
Autres publications avec cartes postales anciennes : Périgueux oublié, Pierre Fanlac, 1980 Nontron oublié, Pierre Fanlac, 1982 Sarlat oublié, Pierre Fanlac, 1982 |
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Pierre Fanlac, 1980 | ||
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Pierre Fanlac, 1982 | Pierre Fanlac, 1977 | |
Pierre Fanlac, 1976
Réédition PLB, Le Bugue, 2005
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Présentation historique de l’abbé Pierre Pommarède
Éditions du S.I.P., Périgueux, 1957
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Publications de textes en revues du Père Pierre Pommarède
(Cette rubrique est encore incomplète et va demander des recherches méticuleuses)
Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord (SHAP)
- La chapelle Saint-Jean du cimetière de Bourdeilles, (T. CX, 1983, 1re livraison, p. 66-71)
- La Cène de la cathédrale Saint-Front, (T. CXI, 2e livraison, 1984, p. 182-184)
- Aquilon, clown et chanoine, (T. CXI, 4e livraison, 1984, p. 296-302)
- Les Préfets oubliés, (T. CXIII, 2e livraison, 1986, p. 157-164)
- Jean Galmot, (T. CXIV, 3e livraison, 1987, p. 229-247)
- La Catastrophe de Chancelade, (T. CXV, 1re livraison, 1988, p. 61-73)
- Le faux enfant prodigue de Trélissac, (T. CXV, supplément à la 3e livraison, Mélanges offerts à Mme Alberte Sadouillet-Perrin et à M. Marcel Segondat, 1988, p. 249-252)
Tome CXIX – 1992 –
- Les remords de deux curés constitutionnels, (1re livraison, p. 63-64)
- Saint Front au Canada (Supplément à la 2e livraison, Le Périgord et les Amériques, p. 451-42)
- Il y a deux cent ans : l’abbé Guillaume Delfaud, (4e livraison, p. 523-526, collaboration avec Brigitte et Gilles Delluc)
Tome CXX – 1993 –
- Un buste de Cagliostro en Périgord, (2e livraison, p. 441-445)
- Le sol et le sang de Rachilde (4e livraison, p. 785-821)
- Promenade entre Trincou et Dronne (4e livraison, p. 851-852)
- Une nouvelle prophétesse périgourdine, (T. CXXII, 1re livraison, 1995, p. 291-295)
- Sur un livre de compte de la fabrique de Montagrier (T. CXXIII, 1996, X livraisonp. 301-318)
Tome CXXIV – 1997 –
- Sur un registre de la fabrique de Saint-Front (1837-1857), (2e livraison, p. 301-318)
- Le baptême de Clovis (3e livraison, p. 419-420)
Tome CXXV – 1998 –
- Guerre de 1870 : les monuments aux morts de Périgueux (T. CXXV, X Livraison, 1998, p. 338-351, avec Christian Salviat)
- Guerre de 1870 : les monuments aux morts de l’arrondissement de Ribérac (T. CXXV, X Livraison, 1998, p. 534-539 -avec Henri de Castellane)
- Promenade aux portes de la Double (T. CXXV, X livraison, 1998, p. 667-670 (avec Sophie Bridoux)
- Guerre de 1870 : les monuments aux morts de l’arrondissement de Bergerac (T. CXXV, X livraison, 1998, p. 521-529 (avec Jean-Louis Audebert).
- Un nouvel antiphonaire de Vauclaire p. 579-580
- Les antiphonaires de Saint-Pierre-de-Chignac, p. 577-578
- Il y a deux siècles : des tags royalistes à Périgueux, p. 299-301
- Les dossiers de Vincennes, p. 145-156.
- Guerre de 1870 : les monuments aux morts de l’arrondissement de Sarlat P. 539-542 (avec Jean Greletty).
Tome CXXVI – 1999 –
- Quand les ailes poussaient en Périgord ( p. 637-652)
- Le dolmen de Margaux (p. 435-437)
- Un prieuré oublié : Le Badeix (p. 181-198)
- Monuments aux morts de Liorac-sur-Louyre, Mauzac, Saint-Meyme et Grand-Castang, Pressignac-Vicq, Saint-Agne, Saint-Capraise-de-Lalinde, Saint-Félix-de-Villadeix, Saint-Marcel-du-Périgord, Le Verdon (p. 116-121)
Tome CXXVII – 2000 –
- Excursion en pays belvésois – 3e livraison, p. 527-530.
- Discours lors de la cérémonie de remise de la cravate de commandeur de l’ordre national du mérite à Jacques Lagrange (3e livraison, p. 531-534).
- La comtesse, le singe et le bénitier (T CXXVIII, 2001, p. 105-108)
- Promenade en Mussidanais (T CXXIX, 2002,
Tome CXXX – 2003 –
- L’épreuve sentimentale d’Eugène Le Roy – 1re livraison, p. 139-149.
- Le mouchoir de Jeanne Blondel ou le Grand Séminaire de Périgueux – 2e livraison, p. 355-358.
- Les cent ans de l’amiral de Presle (discours du 5 mars 2003) – 2ème livraison, 373-374.
- Inauguration de la bibliothèque Alberte Sadouillet-Perrin à Saint-Cyprien – 3e livraison, p. 477-478.
- À propos de notre sortie d’automne, un saint Front limousin et un Périgourdin, gouverneur de la Martinique – avec Pierre Brulant – 4e livraison, p. 599-602.
Tome CXXXI – 2004 –
- Le duc ou le philosophe de la rue Saint-Simon à Périgueux (Varia) – 2e livraison, p.243-244.
- Notre Sortie d’été en Bergeracois – 3e livraison, p. 385-388.
- Des noces de papier (Éditorial en hommage à Jacques Lagrange) – 4e livraison, p. 451-452.
- Le Périgord en Gironde ou les richesses de Verdelais – 4e livraison, p. 461-574.
- Les silhouettes à la plume des sénateurs et députés du Périgord (avec Bernard Lachaise) – 4e livraison, p. 657-664.
Tome CXXXII – 2005 –
- L’ascendance périgordine de Mme Jules Verne – 3e livraison, p. 349-362.
- Notre sortie d’automne (Ribéracois) – 4e livraison, p. 559-562.
Tome CXXXIII – 2006 –
- Soixante dix ans après… (Éditorial, installation de la SHAP rue du Plantier) – 4e livraison, p.417-418.
Tome CXXXIV – 2007 –
- La brodeuse du Bournat (comtesse de Mirandol) – 1re livraison, p. 147-148.
Le Journal du Périgord
- Atala est morte en Périgord (Le Journal du Périgord n° 10, septembre 1991, p. 29-35)
- La Grande Mission de Périgueux, (Le Journal du Périgord n° 25, juin 1995, p. 60-67).
Revue des Archives départementales la Dordogne no 4 [Mémoire de la Dordogne, dossier généalogie].
-
Histoire d’un bagnard : Anthelme Collet, (1994, p. 3-9).
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