SACRE Guy

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SACRE Guy et HEIDI Billy
 Le pianiste Billy EIDI & à droite le compositeur Guy SACRE

Guy SACRE, né en 1948, compositeur, pianiste, critique musical

Guy SACRE, Mélodies, volume 2, Florence KATZ (soprano), Jean-François GARDEIL (baryton), Billy EIDI (piano). Timpani 1C1233, 2015, 59’.

  • Dans la revue Classica no 184 (juillet-août 2016), Sylvain FORT observe que Guy Sacre ne fréquente que la fine fleur des poètes, sur les vers desquels il appose sa musique en « un dialogue fécond », choisissant les thèmes qui lui sont chers : « l’enfance, la surprise du quotidien, l’interrogation douce devant la mort ». Le style du compositeur, particulièrement attentif à rechercher pour chaque poème une profonde adéquation, reste toujours reconnaissable. « Une juste articulation », la poursuite d’un approfondissement du sens élaborent une succulence singulière, synthèse « d’une science évidente de la prosodie française » alliée à un langage tonal non dépourvu de chemins de traverse. Si le chant de Florence Katz s’émaille de quelques éraillements que l’intelligence de la diction souhaite faire oublier, Jean-François Gardeil sert ce répertoire avec une parfaite souveraineté vocale. Billy Eidi est et demeure l’interprète idéal de cet univers musical, sensible, raffiné et presque confidentiel.

La musique pour piano de Guy Sacre

Michaël Sebaoun
été 2017

Les Nouvelles Chansons enfantines (2003), pour piano, du compositeur français Guy Sacre (né en 1948), ont été enregistrées en 2008 pour le label Timpani (1C1163)1. Le compositeur a également enregistré de nombreuses mélodies pour le même label, et l’on sait que le piano et la mélodie constituent les deux domaines d’expression privilégiés du compositeur.


Les Nouvelles Chansons enfantines forment un cycle de huit pièces brèves, dont les climats candides et acidulés à la fois sont admirablement restitués par le pianiste Billy Eidi. Elles ne s’adressent d’ailleurs pas à de jeunes pianistes. Elles déploient au contraire une assez grande virtuosité, une virtuosité contenue, intérieure, si l’on peut dire.


La première pièce fait carillonner plusieurs tonalités majeures, se replie brièvement, avant une réexposition jubilatoire.


La seconde est simple et rêveuse, expose un thème qui se cherche par degrés conjoints, note Roberd Bared, auteur de la notice, et évolue dans une tessiture réduite. La suivante introduit une figure répétitive en tierces, sorte de battement d’ailes qui s’élance vers l’aigu, avant d’être repris à la fin dans le grave du piano.


La quatrième porte le sous-titre « Berceuse pour Claire », tandis que la cinquième alterne fugitives palpitations lyriques, et séquences lentes et introspectives, ce qui semble être la marque de ce recueil à fleur de peau. La suivante dévide une ligne mélodique continue, parée de belles résonances dans les registres extrêmes du piano.


La septième, « sorte de confidence indicible », précède la douceur poétique de la dernière pièce, sorte d’immémoriale barcarolle.


Ce cycle, qui n’aurait rien à envier aux meilleures œuvres de Jean Françaix (sa Sonate pour piano par exemple), est aussi caractéristique du langage de Guy Sacre : « Ma musique est foncièrement polytonale, ou plutôt – et plus souvent – bitonale et bimodale, ce qui revient à dire, tout simplement : tonale » déclarait le compositeur dans Polytonalité, de Philippe Malhaire (collection L’univers esthétique, chez l’Harmattan, 2013). Et d’ajouter : « Car l’emploi conjoint de plusieurs tonalités ne fait que renforcer la tonalité, et nous éloigne d’autant plus de l’horreur atonale ».


Un chef-d’œuvre à (re)découvrir de la musique pour piano d’aujourd’hui.


Sur le même disque figure, entre autres, un Thème varié ; un thème, explique toujours Robed Bared, traité de manière originale, c’est-à-dire de manière très libre, dont le compositeur conserve « des contours mélodiques, des balises tonales ».


On retiendra encore le cycle Carnaval, où paradent légèreté, humour, tendresse, sarcasme, et hommages (Ravel, Poulenc, Françaix). ◊

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1 Second volume publié par Timpani des œuvres pour piano. On trouve sous les doigts de Billy Eidi un premier volume de 1995 (Deuxième Sérénade, Variations sur une mazurka de Chopin, Chansons enfantines, Piccolissima-Sérénade, Vint-quatre Préludes), Timpani 1C1026.


Une autre critique – en anglais – de ce disque m’est signalée par le pianiste Billy Eidi :




SACRE Guy, Mélodies, vol. 2, 2015 SACRE Guy Mélodies, vol. 1, 1999
 SACRE Guy, oeuvres pianistiques, vol 2, 2009  SACRE Guy Oeuvres pianistiques, Vol 1
SACRE Guy, La musique de piano 1 SACRE Guy, Musique de piano 2