BUFFET Bernard
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Bernard BUFFET, peintre, graveur, 1928-1999
Bernard Buffet
Du 14 octobre 2016 au 26 février 2017
« Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris organise une rétrospective de l’œuvre de Bernard Buffet (1928 – 1999), considéré comme l’un des peintres français les plus célèbres du XXème siècle, mais également l’un des plus discutés […] En balayant l’ensemble de l’œuvre dans un parcours rétrospectif, mais très sélectif en raison de la grande productivité de l’artiste, l’exposition montrera la qualité et la variété insoupçonnées de ce qui restera peut-être comme une des œuvres picturales les plus fascinantes du siècle dernier et dont l’influence sera peut-être une des plus considérables.
[…] Le contexte artistique de l’après-guerre, moment de débats autour de la question des réalismes, de la figuration et de l’abstraction1, sera évoqué. Il s’agira de révéler le peintre comme un artiste paradoxal, qui se réfère à la peinture d’histoire à une époque de la disparition du sujet, qui allie peinture austère et aisance financière, grand succès public et rejet du monde de l’art.
Le Catalogue de l’exposition
« Célébré dans les années 1950 comme le nouveau Picasso, Bernard Buffet (1928-1999) fut aussi l’un des peintres les plus controversés de son temps. Ce livre retrace douze années du parcours de cet artiste prodige. De 1946, date à laquelle il commence à exposer, à 1958, année de sa première grande rétrospective parisienne. À une époque marquée par l’abstraction, Buffet se veut résolument figuratif. Admirateur de Dürer, de Rembrandt, de David et de Courbet, il s’inscrit dans la grande tradition de ces maîtres, tout en forgeant un langage original, reconnaissable entre tous […] Taxée de “misérabiliste” par certains critiques, son œuvre évoque parfois le réalisme poétique du cinéma français des années 1930-1940. Mais elle s’impose par son art subtil de la couleur et sa maîtrise souveraine du dessin… ». □
Star de la peinture, milliardaire flambeur puis oublié de tous :
l’étrange destin de Bernard Buffet
Sabrina Silamo, Télérama 25 octobre 2016
« …Il est beau, il est riche et possède la notoriété de Picasso. A vingt ans, Bernard Buffet incarne la star de la scène artistique de l’après-guerre. Cinquante ans plus tard, il se suicide dans l’indifférence générale. L’ascension et la chute d’un artiste aussi honni que vénéré.
[…] Bernard Buffet (1928-1999) n’a qu’une passion, la peinture. Son succès est aussi précoce qu’explosif. À 18 ans à peine, son nom est sur toutes les lèvres, tout le monde le réclame….
Totalement à contre-courant, Buffet publie La leçon de Jean-Antoine Gros, un texte dans lequel il plaide en faveur d’une nouvelle peinture d’histoire, affinant ainsi son image conservatrice face aux pionniers de l’avant-garde, les Nouveaux Réalistes comme les pionniers de l’art cinétique. Il choisit même Jeanne d’Arc pour thème de son exposition annuelle.
Imperturbable, il déclare : « Quand on sort de Paris, on voit d’énormes blocs où logent les gens, d’immenses cités, et puis, tout à coup, il y a le petit pavillon de banlieue, une sorte de dérision au milieu de ces monstres d’architecture moderne. Eh bien moi, je suis le petit pavillon de banlieue de la peinture moderne ». Et, reclus auprès d’Annabel, sa femme devenue sa muse, il travaille dix à quatorze heures par jour, et produit des clowns, des animaux, des crucifixions, des nature-mortes, des paysages…
L’écrivain Alain Bosquet résume en une question lapidaire l’opinion de l’intelligentsia sur celui que Salvador Dalí a baptisé « Bernard Buffet froid » : « Que puis-je éprouver d’autre devant un homme dans la force de l’âge, riche, influent, couvert de gloire, qui ne veut plus faire aucun effort, qui peint de faux petits châteaux dans de faux paysages pour de vrais débiles qui ont de vrais comptes en banque et une vraie vénération pour ce qui est à leur triste niveau ? ». Bernard Buffet s’isole, il quitte la sphère médiatique et poursuit son œuvre. À sa mort, il laissera plus de 8000 peintures, aquarelles, dessins, lithographies, gravures…
[…] Retour en grâce ? Nul n’est prophète en son pays. Au Japon, le collectionneur Kiichiro Okano ouvre en 1973 un musée Bernard Buffet ; en Russie, en 1991, deux expositions lui sont consacrées : l’une au musée Pouchkine de Moscou et l’autre, à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg.
La rétrospective que lui consacre le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris est non seulement l’occasion de découvrir au-delà de la polémique l’œuvre méconnue de l’un des artistes les plus célèbres du siècle dernier, mais représente le premier hommage jamais rendu par une institution à Bernard Buffet. » □
Exposition Bernard Buffet (1928-1999)
du 18 octobre 2016 au 5 mars 2017
Ouvert tous les jours, de 10h00 à 18h00
Parallèlement à l’importante rétrospective que lui consacre à la même période le MAMVP
on découvrira ici les liens étroits que l’artiste entretenait avec Montmartre et son univers d’artistes.
Il est annoncé que « l’exposition n’est pas une rétrospective classique, mais une libre mise en perspective. »
On y trouve des toiles bien sûr, mais aussi un joli récit de la vie de Bernard Buffet, né aux Batignolles en 1928
et de nombreuses photographies donnant un aperçu personnel de sa vie.
Lettre à mon père
Nicolas Buffet, Sillans-la-Cascade, 26 avril 2016