BERLIOZ Hector

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BERLIOZ Hector, jeune Hector Berlioz par Émile Signol, 1832

Hector BERLIOZ (1803-1869)

« C’est le propre du génie d’être de tous les pays.

À ce titre Berlioz est partout chez lui ; il est le citoyen de l’entière humanité.

Et pourtant il passa dans la vie sans joie et sans enchantement. On peut dire que sa gloire présente est faite de ses douleurs passées. Incompris, il ne connut guère que les amertumes. On ne vit pas la flamme de cette énergique figure d’artiste, on ne fut pas ébloui de l’auréole qui le couronnait déjà.

N’est-ce donc pas une merveille singulière de voir cet homme, qui avait de son vivant l’apparence d’un vaincu, créature malheureuse et tourmentée, chercheur d’un idéal qui toujours semblait se dérober, pionnier d’art haletant et de soif inapaisée, musicien de misère souvent lapidé, se redresser tout à coup après sa mort, ramasser les pierres qu’on lui jetait pour s’en faire un piédestal et dominer tout un monde !

C’est que sous cette enveloppe de lutteur acharné et succombant à la peine brûlait une âme ardente de créateur, de ces âmes qui vivifient tout autour d’elles, qui apportent à chacun un peu de leur lumière, de leurs hautes aspirations, âmes généreuses qui ne s’élèvent pas seules, mais qui élèvent en même temps les âmes des autres hommes. Nous devons tous à Berlioz la reconnaissance qu’on doit à un bienfaiteur, à un dispensateur de grâce et de beauté. », Jules MASSENET, Mes souvenirs (1848-1912), ‘Centenaire d’Hector Berlioz, inauguration du monument élevé à Monte-Carlo, 7 mars 1903’, Paris, Pierre Lafitte & Cie, 1912, p. 315. (Wikisource consulté le 16 août 2016 à partir de : //fr.wikisource.org/w/index.php?title=Mes_souvenirs_(Massenet)/Centenaire_d%E2%80%99Hector_Berlioz&oldid=4046199).