Hommage à Jean Guy BAILLY

Thierry Bouchet

(2019)

 

Itinéraire d’un compositeur indépendant

Sensible, colorée, inspirée, c’est ainsi que l’on peut ressentir la musique du compositeur Jean Guy Bailly. Né à Lyon en 1925, Jean Guy Bailly étudie le violon dans sa ville natale puis la composition à Paris auprès de Nadia Boulanger et d’Olivier Messiaen. En 1949, il intègre l’orchestre de l’Opéra de Lyon comme violoniste, puis à partir de 1969 et jusqu’en 1986, il y occupe le poste de dramaturge musical. En plus de ses activités à l’Opéra de Lyon sa passion créatrice se révèle dans la composition. Son catalogue compte plus de 150 œuvres dans de nombreux genres : musique de chambre, musique de scène, mélodies, cantates, opéras, symphonies.

Passionné par l’œuvre de Claude Debussy, Jean Guy Bailly s’est forgé un style qui s’inscrit dans une filiation française. Il n’est donc pas surprenant de trouver dans son catalogue plusieurs œuvres en hommage à Debussy : la mélodie Le Promenoir de deux amants, sur un poème de Tristan L’Hermite pour soprano, clarinette, cor, violoncelle et piano (1990) ;   Dialogue pour deux voix d’éternité pour flûte, flûte alto et quintette à cordes (2005) ; La Rencontre, prélude pour flûte et flûte alto (2005) ; mais aussi d’autres pièces en hommage à des compositeurs français : Hommage à Ravel pour orchestre (1965) ;  Hommage à Rameau dans une version pour trois pianos (1982) puis pour orchestre (1993) ; Sextuor n°1 « Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change », en hommage à Olivier Messiaen.

Profondément attaché à la liberté de son langage musical, Jean Guy Bailly réalise son parcours artistique avec une grande sincérité et une totale indépendance vis-à-vis des courants d’avant-garde ou d’académisme qui lui sont contemporains. Malgré cet itinéraire non parisien, réalisé sans compromis esthétique, Jean Guy Bailly remporte un prix international de composition (Concours de Genève en 1965), obtient des commandes d’État : Quatuor à cordes n°4 (créé en 1972) ; Symphonie n°2 « Les Mutations » (créée en 1974) et certaines de ses œuvres symphoniques sont jouées par des orchestres et chefs réputés : Symphonie de danse créée en 1965 par l’orchestre de la Suisse Romande sous la direction d’Ernest Ansermet ; Les Mutations, symphonie créée en 1974 par Serge Baudo avec l’orchestre de l’Opéra de Lyon ; Zénith, commande de l’ORTF interprétée en 1975 par le même orchestre dirigé par Sylvain Cambreling ; Aubrac symphonie, créée en 1993 à la Musik Halle de Hambourg par le NDR Sinfonieorchester sous la direction de John Eliot Gardiner.

Zénith pour orchestre, oeuvre commandée en 1969 par l’ORTF

Musique et langage

Compositeur-dramaturge passionné de littérature et de poésie, Jean Guy Bailly a mis en musique de nombreux poètes et écrivains. C’est ainsi que Clément Marot, Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore, Heinrich Heine, Arthur Rimbaud, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Sully Prudhomme, Stéphane Mallarmé, Rainer Maria Rilke et bien d’autres l’inspireront pour mener à bien des œuvres où le texte peut être chanté ou récité. Ses mélodies ont parfois recours à la formation traditionnelle de la mélodie française pour voix et piano, comme ses trois cycles de mélodies d’après Charles Baudelaire, ou peuvent être accompagnées d’effectifs chambristes instrumentaux originaux comme la mélodie Le Cygne d’après Sully Prudhomme pour soprano, flûte en sol, violoncelle et piano.

Dernières mesures de la mélodie Le vert Paradis des Amours enfantines pour soprano et piano d’après un poème de Charles Baudelaire (2007)

Extrait de la mélodie Le Cygne pour soprano, flûte en sol, violoncelle et piano d’après un poème de Sully Prudhomme (2006)

Sensible aux œuvres et à la personnalité engagée de certaines femmes artistes, Jean Guy Bailly a écrit plusieurs compositions à partir de textes de poétesses ayant vécu à des époques parfois très différentes. Ses Cinq Paraphrases pour rêver (2003) pour récitante, flûte et sextuor à cordes rendent hommage à Marie de France, Christine de Pisan, Pernette du Guillet, Louise Labé et Marceline Desbordes-Valmore.

Les Chants d’amour de la belle cordière (1984) pour récitante, 2 sopranos, mezzo-soprano, chœur de femmes, quatuor à cordes, flûte, harpe, piano, violoncelle, vibraphone et marimba présentent plusieurs poèmes de Louise Labé, femme de lettres lyonnaise qui vécut au XVI^e siècle.

 

Extrait des  Chants d’amour de la belle cordière sur des textes de la poétesse Louise Labé

Annonce de la création à Radio France des Chants d’amour de la belle cordière. Pour cette œuvre qui est un  hommage à toutes les femmes, Jean Guy Bailly avait souhaité que les interprètes de la création soient exclusivement féminines.

La musique vocale de Jean Guy Bailly trouvera des interprètes talentueux, dont les sopranos Sylvie De May, Sophie Boyer, les mezzos Hélène Delavault, Brigitte Lafon, le baryton François Le Roux, la basse Jules Bastin, le chef de chœur Bernard Tétu.

Le 28 février 1990, l’Opéra de Lyon organise un concert intitulé Musique et langage avec deux créations de Jean Guy Bailly associant musique et poésie : Trois Poèmes de Charles Baudelaire et L’Inflexion sur un texte d’Hervé Bauer. En miroir des créations présentées, le Quatuor à cordes de Claude Debussy et Gaspard de la nuit de Maurice Ravel sont également interprétés. Le programme de ce concert débute par un texte de Jean Guy Bailly où le compositeur nous livre sa perception des rapports entre la musique et le langage :

 

                              Programme des oeuvres interprétées le 28 février 1990 à l’Opéra de Lyon lors du concert Musique et langage.

 

 

1948 : premier quatuor à cordes

 

La musique de chambre occupe une place privilégiée dans les choix de composition de Jean Guy Bailly et plus particulièrement le quatuor à cordes. C’est à vingt-trois ans qu’il compose son premier quatuor intitulé Pro Arte. Suivront douze autres quatuors, dont deux font appel à la voix : Quatuor n°9 « Éclaté »  (1991) d’après un texte de Blaise Pascal pour baryton, mezzo-soprano et quatuor à cordes ; Quatuor n°11 « L’Éventail «  (2003) d’après un poème de Stéphane Mallarmé pour soprano et quatuor à cordes. Certains de ses quatuors ont été interprétés par les quatuors Margand, Anton, Parisii, Ravel, le Quatuor de l’ensemble Opus 62 ou le Quatuor des solistes de l’orchestre d’Auvergne. 

En 1994, à l’issue de la composition de son dixième quatuor, Jean Guy Bailly écrivait ces propos: « La construction d’un quatuor exige lucidité et volonté soutenue. Dix fois, j’ai abordé cette forme par excellence, de ma prime jeunesse à ces dernières années, j’ai cherché en elle l’alliance du positif et du merveilleux, tenté de maîtriser la rigueur qui engendre le rêve. Ni la superstition du moderne, ni l’instabilité devenue un véritable besoin n’ont accès à cette forme conçue pour la durée. C’est une difficile façon d’écrire la musique que je considère comme l’une des meilleures qui soit.» 

Extrait du Quatuor à cordes n°10 « De la musique avant toute chose », d’après Paul Verlaine, dédié à son épouse Monique Bailly.

Le quatuor Margand, prix international de Vercelli en 1960, enregistre  en 1965 deux œuvres de Jean Guy Bailly : le Quatuor n°1 (1948) et le Quatuor n°3 (1964). Les interprètes étaient Michèle Margand et Thérèse Remy, violons ; Nicole Gendreau, alto ; Claudine Lasserre, violoncelle.

Pochette du disque enregistré pour le label lyonnais JBP		Le quatuor Margand dans les années 60

Sa rencontre avec les musiciens de l’ensemble Opus 62, formation chambriste dont la base est un sextuor à cordes, débouchera sur une belle collaboration artistique et plusieurs œuvres seront créées : La Lettre pour soprano et sextuor à cordes (1993) ; La Vérité de l’Instant pour soprano, flûte alto et sextuor à cordes (1999) ; Quatuor à cordes n°12 (2005) ; Cinq Paraphrases pour rêver pour flûte, récitante et sextuor à cordes (2003) ; Sextuor à cordes n°2 (2008).

Extrait de La Lettre, d’après un texte de Paul Verlaine pour soprano et sextuor à cordes

 

La flûte alto en sol est l’instrument à vent qui occupe la place principale dans l’œuvre de Jean Guy Bailly. On peut penser que le compositeur était très sensible à la profonde sensualité ainsi qu’aux possibilités mélodiques de la flûte grave, l’utilisation de cet instrument évoquant parfois la voix d’une chanteuse à la tessiture de mezzo.

La flûte en sol peut être utilisée en solo (Le Souffle d’Orphée – 1979), en duo (La Rencontre pour flûte et flûte en sol – 2005), dans des effectifs chambristes (Sonnet V pour chant, flûte en sol, violoncelle et piano – 1984), s’ajouter à un chœur (Madrigal italien pour chœur de femmes et flûte en sol – 1999) ou occuper un rôle important dans des œuvres avec orchestre comme l’opéra en deux actes La Perle d’après John Steinbeck (1982) qui commence par un long solo de flûte en sol.

Parmi les principaux flûtistes interprètes de Jean Guy Bailly, nous pouvons citer Jean Moreau, flûtiste soliste de l’orchestre de l’Opéra de Lyon puis de l’Orchestre National de Lyon, créateur du Souffle d’Orphée ; Philippe Bernold, flûtiste soliste de l’Orchestre de l’opéra de Lyon, professeur au CNSMD de Lyon puis au CNSMD de Paris et dédicataire de la Sonatine pour flûte et piano (1985).

Début de la partition du Souffle d’Orphée (1979)

Le Souffle d’Orphée pour flûte en sol est un bel exemple d’une œuvre instrumentale inspirée d’un poème, en l’occurrence les vers de Rainer Maria Rilke : « Chanter en vérité se fait d’un autre souffle, rien d’autre qu’un souffle. Une brise en Dieu. Un vent. »  Jean Guy Bailly disait d’ailleurs de cette pièce qu’il s’agissait d’une mélodie sans parole. Interprétée   par Jean Moreau et Philippe Bernold, cette pièce fut aussi jouée par les flûtistes Marine Perez, Jean Philippe Grometto, Chrystel Delaval, Frédéric Berteletti.

Les premières mesures de la Sonatine pour flûte et piano (1985)

Premier acte  de l’opéra La Perle. La flûte en sol, soliste sur scène, introduit la première scène.

La scène

 

 

Homme de théâtre, Jean Guy Bailly a composé de nombreuses musiques de scène pour des pièces de William Shakespeare, Christopher Marlowe, Jean Racine, Carlo Goldoni, Victor Hugo, Paul Claudel, Louis Guilloux, Jacques Audiberti, Christopher Fry, Maurice Yendt Peter Weis. Son catalogue compte deux opéras pour enfants dont Histoires de Cendrillon, œuvre créée à Lyon en 1978 sous la direction de Claire Gibault puis diffusée à la télévision ; un opéra La Perle  (1982) et  deux opéras de chambre : Histoire d’un amour vrai (2003) et Le Cantique des Cantiques (2006).

Jean Guy Bailly dirigeant en 1973 des musiciens de l’orchestre de l’opéra de Lyon lors d’une répétition  de sa musique de scène pour la pièce Hamlet de William Shakespeare

L’opéra en deux actes La Perle est inspiré du roman de John Steinbeck, le livret ayant été réalisé par Jean Aster. Cette œuvre fut créée sous la forme oratorio en 1984 à l’auditorium Maurice Ravel de Lyon, sous la direction de Claude Bardon, puis diffusée sur France musique.

Extrait de la partition de l’opéra La Perle

L’histoire des peuples, les injustices coloniales ou sociales vont inspirer plusieurs ouvrages à Jean Guy Bailly, dont le poème symphonique Nevermore ou la cantate La Soie et le Sang. Composée en 2002, Nevermore, déploration pour un génocide oublié est une œuvre dédiée à la mémoire des cinq cents tribus indiennes qui peuplaient l’Amérique et qui furent massacrées par les armées américaines.

		Nevermore Composition de l’orchestre : piccolo, flûte, flûte en sol, hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, trombone basse, tuba, percussions cordes

2004 est l’année de composition de la cantate La Soie et le Sang pour récitant, mezzo- soprano, choeur de femmes et orchestre sur des textes de Marceline Desbordes-Valmore. Cette oeuvre retrace la révolte des ouvriers canuts à Lyon en 1831 et la répression sanglante qui suivit.

Sensible à la construction européenne et impressionné par la personnalité humaniste du poète allemand Heinrich Heine, Jean Guy Bailly crée en 1991 avec le Goethe Institut de Lyon et le Théâtre de Vénissieux le spectacle Soirée Henri Heine, rendant hommage à  ce poète qui crut en une fraternité universelle. Dans un article de présentation, l’auteur précise : « Heinrich Heine a délivré l’Allemagne et la France du fanatisme de l’esprit. Il fut l’un de ces hommes, trop rares, à refuser l’antagonisme chronique des deux pays et, à une époque donnée, il eut la clairvoyance de croire que la haine n’apporte aucune solution à des problèmes déterminés.» Pour ce spectacle, Jean Guy Bailly est à la fois dramaturge et compositeur. Deux de ses créations pour voix et ensemble chambriste sont présentées : Le Tombeau de Henri Heine et À Madame Henri Heine.

Premières mesures du prélude pour piano seul qui introduit Le Tombeau de Henri Heine

1993 : Aubrac symphonie

Jean Guy Bailly a entretenu des rapports sensibles avec la nature et plusieurs de ses œuvres ont rendu hommage à la beauté du monde qui l’entourait. Parmi ces œuvres la troisième symphonie, Aubrac symphonie, est remarquable. Sa rencontre amicale avec le chef d’orchestre John Eliot Gardiner, également ancien élève de Nadia Boulanger, fut déterminante pour conduire à bien ce projet. La symphonie a été créée en 1993 à la Musik Halle de Hambourg par le NDR Sinfonieorchester sous la direction du chef britannique, puis diffusée et présentée par Jean Guy Bailly sur France musique en 1994.

Première page de la partition  Aubrac symphonie

Destinée à un grand orchestre, cette symphonie est composée de quatre mouvements portant des titres évocateurs :

1- La Rencontre 2- Les Divinités du Lac 3- La Nuit criblée d’étoiles 4- L’éternel Retour		Composition de l’orchestre : 2 flûtes, piccolo, 2 hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 4 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 2 harpes, 6 percussionnistes, cordes : 14/12/10/10/9

Jean Guy Bailly découvre les terres de l’Aubrac en 1977. Fasciné par cette région il décide quelques années plus tard de quitter Lyon et de s’y installer avec son épouse. Le compositeur présente ainsi l’Aubrac : « Haut plateau qui s’étend sous un horizon immense sans que rien ne vienne arrêter le regard, lieu privilégié balisé par des murs de pierres qui découpent les pâturages, ce désert aux frontières révolues connaît des nuits claires sous les étoiles nues, des jours remplis de mystères vieux comme la Genèse. Rien n’a changé ici, de temps immémorial, le paysage s’identifie au ciel ; il est, en soi, une symphonie, un poème. L’homme, la nature s’assemblent, le temps s’abolit, les espaces imaginables se muent en pensée créatrice. Les mythes, le divin, retrouvent leur signification, l’énigme est enveloppée d’amour et il appartient à l’artiste de déchiffrer l’énigme.»

Dès 1987, l’Aubrac inspire la composition d’une œuvre : Le Silence éternel de ces espaces infinis poème nocturne pour piano et orchestre. Suivront en 1993 Aubrac symphonie, puis, en 2007 Polyphonie d’Aubrac, treizième quatuor créé par les solistes de l’Orchestre d’Auvergne.

« Ébloui par la magie de l’Aubrac, j’ai entrepris d’écrire cette symphonie. Les signes sonores qui y sont tracés s’adressent aux hommes à travers les siècles ; ces hommes qui naissent, grandissent, aiment, souffrent et meurent de la même façon depuis que le monde est monde.»  Jean Guy Bailly.

		Vue du lac de Saint-Andéol situé sur le plateau de l’Aubrac. Ce lac a inspiré le deuxième mouvement de la symphonie, Les Divinités du Lac.

D’autres œuvres de Jean Guy Bailly ont été inspirées par la nature, parmi lesquelles Vergers pour soprano et orchestre (1966), la cantate sacrée et profane L’Âme de la terre (2001), la musique du film-documentaire réalisé par Renaud Dengreville Parfums d’espace (2007). Plusieurs écrits du compositeur témoignent des liens particuliers qu’il entretenait avec la nature : « L’homme ordinaire qui vit avec des hommes et ne voit les choses que pour autant qu’elles se rapportent à lui, remarque rarement les rapports énigmatiques parfois presque inquiétants que l’on peut entretenir avec la nature. Ce n’est sans doute pas la moins singulière valeur de l’art de rapprocher l’homme du paysage, d’être le moyen par lequel la forme et le monde se rencontrent et se trouvent. En vérité, vivant l’un à côté de l’autre, ils se connaissent à peine jusqu’au jour, où, conscient de préférer l’éternel à l’éphémère, les lois profondes aux mobiles passagers, l’homme se prend de passion pour l’espace. Pourvu d’un univers de choix, celui des sons, le musicien tente de les rassembler, de faire en sorte que l’instant d’exaltation, moment artistique essentiel, devienne équilibre au sein d’une vérité prophétique.» 

In musica

Aimant la transmission, Jean Guy Bailly anima de nombreuses conférences et présentations d’œuvres dans les écoles, usines, ateliers de Lyon et de la région lyonnaise ;  sa verve et son enthousiasme contribuaient à transmettre avec simplicité son amour de la musique. C’est aussi animé par l’envie de transmettre qu’il crée en 2002 le festival In Musica en Aubrac, apportant dans cette région d’adoption qui lui était chère des concerts de chefs d’œuvres des 19^e et 20^e siècles, des créations contemporaines et des soirées de conférences artistiques.

		Pochette du disque enregistré en 2002 par la violoniste Sidonie Bougamont et la pianiste Rebecca Chaillot lors de la première édition du festival créé par Jean Guy Bailly In Musica en Aubrac. Il s’agit d’un enregistrement de musique française où figurent les sonates pour violon et piano de Claude Debussy, César Franck et Jean Guy Bailly.

Plusieurs orchestrations et transcriptions furent commandées à Jean Guy Bailly.

En 1987, John Eliot Gardiner le sollicite pour réaliser une version pour orchestre de chambre de la comédie lyrique d’André Messager Fortunio. Initialement destinée à l’opéra de Lyon, l’orchestration de Jean Guy Bailly fut reprise par de nombreux théâtres lyriques.

En 1996, c’est Jean-Jacques Kantorow qui  commande une version pour cordes et instruments à vent de dix-sept Chants d’Auvergne de Joseph Canteloube. Cette version, souvent interprétée en concert en France et à l’étranger, a été enregistrée pour le label Denon. 

 

2009 : En la Forêt de Brocéliande

 

Jean Guy Bailly décède le 7 mai 2009 à Salornay-sur-Guye, près de Mâcon, quelques mois avant la création par les solistes de l’orchestre d’Auvergne de son treizième quatuor Polyphonie d’Aubrac. Il laisse inachevé un prélude pour flûte et sextuor à cordes au titre onirique : En la Forêt de Brocéliande, prélude aux amours de Viviane et Merlin.

Sa passion de tous les instants pour la composition, son plaisir du moment présent mais aussi son goût d’indépendance n’ont peut-être pas contribué à ce que Jean Guy Bailly cherche à faire éditer ses œuvres dont la plus grande partie est restée manuscrite. L’absence de diffusion de ses partitions par un éditeur et le peu d’enregistrements disponibles font qu’aujourd’hui sa musique, pourtant poétique et singulière, demeure méconnue et reste à redécouvrir. 

« L’art est la mise en œuvre des pouvoirs de la sensibilité et ne doit pas condamner l’homme à fuir son angoisse dans l’univers falot des médias. Réduire la musique à des procédés techniques ou à des schémas idéologiques fait partie des préjugés occidentaux actuels. Dès qu’un homme et son œuvre refusent toute subordination techno-scientifique, il est en danger. Je relève le défi contre le caractère matérialiste et barbare qui conduit notre société à l’hébétude.»

Jean Guy Bailly 

 

Les partitions, photos et documents de cet article ont été communiqués par l’épouse du compositeur. Pour connaître le catalogue complet des œuvres de Jean Guy Bailly et consulter des partitions, il est possible de contacter madame Bailly à l’adresse suivante : bailly-pauget.monique@orange.fr