GALPÉRINE Alexis
Alexis GALPÉRINE, né en 1955, professeur, violoniste de concert
Au cours de plus de trente années de carrière, il s’est produit comme soliste et comme chambriste dans la plupart des pays d’Europe ainsi qu’au Japon, au Moyen-Orient et en Amérique. En tant que soliste, il a été l’invité d’orchestres tels que l’Orchestre des Concerts Lamoureux, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy, l’Orchestre Philharmonique de Lorraine, l’Orchestre Mondial des Jeunesses Musicales, l’Orchestre de Chambre de Cologne, les Solistes de Sofia, l’Orchestre à cordes de Belgrade, l’Orchestre du Théâtre de Gênes, l’American Chamber Orchestra et le Royal Philharmonic Orchestra.
Chambriste recherché, il est invité par des festivals tels que Le Festival des Arcs, le Library of Congress Summer Chamber Festival de Washington D.C, Nancyphonies, les Musicades de Lyon, MusicAlp, le Festival de l’Orangerie de Sceaux… et joue régulièrement à Radio-France. Il participe aux ensembles Musicavanti et 2E2M.
Attentif à la musique contemporaine, Alexis Galpérine a créé plus de soixante-dix œuvres ; il est dédicataire de nombreuses pièces, telles que Légendes, concerto pour violon de Laurent Martin, le concerto de Yassen Vodenitcharov, Alone de Paul Mefano, Belgirate de Carlos Roqué-Alsina, Adagio d’ Olivier Greif, la Sonate de Frédérick Martin, le quatuor d’Édouard Souberbielle…
Il est régulièrement associé aux concerts de l’Ensemble Stanislas de Nancy et, aux États-Unis, il est membre fondateur des American Chamber Players avec lesquels il a donné des centaines de concerts. Le cinéma fait régulièrement appel à lui et il a composé des musiques de scène. Lauréat des concours Carl Flesch (Londres) et Paganini (Gênes), il a obtenu le premier prix du Concours international de Belgrade après des études au Conservatoire de Paris et à la Juilliard School de New York. Ses principaux maîtres furent Ivan Galamian et Henryk Szeryng. Il est titulaire d’une licence de philosophie de la Sorbonne.
Alexis Galpérine est professeur au CNSMD de Paris, où il enseigne aussi la pédagogie, et au Conservatoire Américain de Fontainebleau. Il donne des classes de maître et a été notamment invité à l’université de Bloomington. Des élèves du monde entier viennent suivre ses leçons et il participe aux jurys des concours internationaux. Sa discographie compte à ce jour une cinquantaine d’enregistrements. Auteur d’articles et d’ouvrages musicologiques remarqués, il a publié en 2008 La Musique française pour violon. Il est président de L’ Association Française des Violonistes (L’Amirésol) et responsable de la Collection Violon aux Éditions Delatour-France.
Dossiers
Alexis GALPÉRINE aux Éditions DELATOUR FRANCE
Musiciens Français : Georges AURIC par Alexis GALPÉRINE
- « Notre travail s’est entièrement édifié autour du texte d’une exceptionnelle intelligence qu’a écrit le violoniste Alexis Galpérine, en hommage au musicien qu’il aime et qui est de bien des manières lié à sa propre famille […] Alexis Galpérine a étudié à la Schola Cantorum, il renouait là avec une certaine tradition familiale ; en effet sa grand-mère, Madeleine Bloy y avait étudié avec Armand Parent et son grand-père, Édouard Souberbielle, avait été l’élève de Louis Vierne […] Grâce à l’heureuse intercession de Marie-Thérèse Ibos, violoniste de grand talent, nièce du compositeur Louis Aubert et proche d’Alexis Galpérine, je pus entrer en relation avec l’artiste qui accepta avec la plus grande gentillesse qui soit de travailler pour une association inconnue. Qu’il en soit vivement remercié ainsi que notre bonne fée, Marie-Thérèse Ibos, dont les encouragements nous sont beaucoup plus précieux qu’elle ne l’imagine. », Jean Alain Joubert, été 2001
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- « Auric… est très représentatif d’une génération pour laquelle le groupe, la confraternité qui mêle les rêves de chacun dans le creuset de l’aventure collective, est un élément essentiel de l’activité créatrice. Cette génération chasse en meute et la mise en commun des aspirations individuelles n’est pas perçue comme un risque mais comme une stimulation permanente… On notera à quel point ces musiciens, solidaires dans la réalisation de leurs projets comme les mousquetaires de Dumas, marquent ainsi une rupture avec l’image de l’artiste romantique, solitaire et de préférence maudit, qui n’a cessé d’incarner l’archétype du génie depuis l’aube du XIXe siècle. Le phénomène revêt à cette époque un caractère nouveau, peut-être même unique, et Auric gardera toujours la nostalgie de ce temps, allant jusqu’à regretter, à la fin de sa vie, la disparition de cet état d’esprit chez les jeunes compositeurs qu’il côtoyait et encourageait ; le retour d’une certaine forme d’enfermement nombriliste lui apparaissant même comme un des périls qui menacent l’art contemporain […] J’ai rencontré Georges Auric pour la première fois au début des années 70. C’était au cours d’une soirée de mélodies données dans le cadre du festival d’Aix-en-Provence. Le vieux maître était l’hôte d’honneur du concert au cours duquel Hugues Cuenod et Christian Ivaldi interprétaient le Socrate de Satie. Il écoutait l’œuvre les yeux mi-clos, sensible plus que tout autre aux résonances de la musique et de la mémoire. Tout le monde avait à l’esprit qu’il était le seul dans l’assistance à avoir été au cœur de la création de Satie et sa présence donnait à l’évènement un certain caractère de gravité. Ce rôle de grand témoin l’eût certainement gêné, s’il n’était resté parfaitement extérieur à tout ce qui n’était pas le déroulement d’un texte qu’il connaissait par cœur depuis bien longtemps, et qu’il ne se lassait pas de réentendre. Je n’avais pas vingt ans et, à l’issue du concert, j’hésitais à aller saluer cet homme très entouré. Mais il m’apparut que je devais le faire puisque j’avais le sentiment de le connaître déjà mieux que la plupart des invités. J’avais en effet entendu parler de lui durant toute mon enfance. Ma grand-mère était la fille de Léon Bloy et par ses récits j’étais devenu un peu un familier de ces soirées de Bourg-la-Reine où elle et Auric jouaient les sonates de Franck et de Lekeu pour le vieil écrivain et ses amis. Et je l’avais entendue raconter cette fin d’après-midi du 3 novembre 1917 où son père, selon les mots de Jeanne Bloy, « à l’heure de l’Angélus, sans râle et sans agonie, passa par la Porte des Humbles ». Auric était à son chevet et ce moment, qu’il évoque dans ses souvenirs sous le titre « J’ai vu vivre Léon Bloy et je l’ai vu mourir », avait été, je le savais, un des faits marquants de sa vie. Je me suis donc avancé, et j’ai pu en un éclair prendre la mesure de ce que l’écrivain avait pu représenter pour lui. Il devint presque pâle et tout d’un coup plus personne n’exista alentour à l’exception de ce petits-fils de Madeleine Bloy qui se tenait gauchement à ses côtés. Il m’emmena un peu à l’écart sous les regards étonnés des élégants délaissés et je sus que, malgré moi, j’avais fait démarrer le train du souvenir qui le ramenait aux journées de 1916 et 1917, quand avec Pierre van der Meer, Jacques et Raïssa Maritain, Georges Rouault ou encore Ricardo Viñes, il avait formé cette famille spirituelle dont Léon Bloy était le père, et dont le rayonnement est parvenu jusqu’à nous. », Alexis GALPÉRINE, 2001.
Portfolio
Marie-Thérèse IBOS, violoniste
- « … Comment ne pas penser ici au monde de Proust et aux lettres dans lesquelles l’écrivain confiait à Fauré son amour pour sa musique ? cette même musique où Marie-Thérèse revisitait son arbre généalogique et qui restera pour beaucoup d’entre nous éternellement associée à la couleur de sa sonorité. Arbre généalogique ? Les photos de la famille maternelle de notre violoniste nous ramènent effectivement à l’héritage fauréen. On le sait le frère de sa mère n’était autre que le compositeur Louis Aubert qui créa, enfant, le Pie Jesu du célèbre Requiem de celui qui allait devenir son maître au conservatoire de Paris. Sa propre musique, dont la belle Sonate pour violon et piano qu’il joua avec sa nièce, nous fait bien comprendre ce que fut l’environnement de la jeunesse de Marie-Thérèse et les canons esthétiques qui s’attachent à ses années de formation. Du côté paternel, deux frères originaires du Béarn faisaient souffler le vent du midi sur le monde plus réservé de la grande bourgeoisie bretonne dont étaient issus les Aubert. Le père de Marie-Thérèse, élève de Feuillard et remarquable violoncelliste, associe à son souvenir les fantômes de l’Opéra Garnier et tous les admirables musiciens de son orchestre de l’époque, quand à son oncle Georges Ibos, élève de Guilmant et organiste à Saint Honoré d’Eylau, représente, lui, la grande tradition des disciples de César Franck […] il est permis de penser qu’elle aura donné à certaines pages de musique française cette sorte de cachet définitif qui doit tout aux origines de sa vocation. », Alexis Galpérine, livret-disque Amati
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