BELLOCQ Ivane Béatrice

Photo KR Agency SAS – Studio BAZ
ivane-beatrice-bellocq.eu

 

Il y a une dizaine d’années environ, je découvris la musique de la flûtiste et compositrice française (née en 1958) Ivane Béatrice Bellocq, à travers un disque séduisant intitulé Obsession (pour le label Dux). D’une poésie âpre et d’une écriture dense, cet album m’incitait à approfondir la connaissance à la fois musicale et amicale de cette compositrice singulière, jusqu’à l’écoute d’un tout récent CD, Béatrice Bellocq se divertit en compagnie de… Roger Bourdin, rendant hommage à l’un de ses maîtres, et proposant un programme de compositeurs aux styles variés. Amie de longue date de l’Association des Amis de la musique française, elle nous accorde aujourd’hui, avec une générosité communicative, un entretien sur ses multiples activités d’artiste, et bien au-delà…

Michaël SEBAOUN, été 2021

Entretien avec Ivane Béatrice BELLOCQ

Michaël SEBAOUN

pour l’Association des Amis de la musique française

Comment êtes-vous venue à la musique ?

Je voulais très jeune, écrire des livres, mais j’ai toujours eu de la musique dans ma tête, donc ça a finalement été des partitions. Quand j’ai récupéré une flûte à bec à 10 ans, j’ai inventé des doigtés et une notation pour pouvoir reproduire ce que je connaissais ou ce que j’imaginais ! La dimension collective a ensuite joué : j’ai été très encouragée en sixième par mon premier professeur de musique, Charles Clapaud, qui avait décelé quelque chose en moi, et qui nous faisait chanter des chansons de son cru, mais dont les passions quasi secrètes étaient la composition électroacoustique (on disait alors musique concrète) et Guillaume de Machaut ! Il n’est resté qu’un an et je n’ai aucune idée de ce qu’il a pu devenir; j’aimerais tant le remercier pour cette première impulsion…

Puis j’ai eu la chance qu’en cinquième, quatrième et troisième il y ait un club musique dans ce même collège des Clayes-sous-Bois, club animé par les deux professeurs de musique Jean-Claude Périssé et Pierre Bélier, à qui je dois presque tout mon enthousiasme artistique, et qui nous préparaient des arrangements sur mesure : de Gluck, Bach, Mozart, et de tout ce que nous voulions : ils avaient par exemple repiqué le tube Pop-corn et l’avaient arrangé pour notre ensemble !! Et aux récréations, entre deux échanges de timbres (postaux, bien sûr, qui m’ont ouvert à la culture d’une façon déjà encyclopédique), nous étions une bonne dizaine à nous montrer réciproquement les doigtés (nous lisions très mal la musique et la notions encore moins !) des airs à la mode que nous arrivions à grand-peine à reconstituer. Mon père, qui avait dans sa jeunesse eu un Premier Prix de flûte traversière à l’école de musique de Saumur, m’a alors prêté son vieil instrument, dont il ne se servait plus que 3 ou 4 fois par an pour épater des invités en jouant la fameuse Badinerie de Bach.

Pouvez-vous évoquer votre double parcours de flûtiste et de compositrice ?

La chance a continué : au bout de 18 mois sur cet instrument de fortune, je suis entrée au conservatoire de Versailles, en Moyen 1 avec rien de moins que le Concertino de Cécile Chaminade. Et le professeur était l’immense Roger Bourdin. Nous étions deux à avoir joué si brillamment que Bourdin a décidé de faire une exception et de nous former lui-même : nous nous sommes donc retrouvées avec les élèves du cours « supérieur ». Il n’y avait pas d’heure de cours, nous restions des heures à nous écouter les uns les autres, et surtout à écouter ce musicien exceptionnel parler, faire travailler, et jouer de la flûte… et du piano. Du point de vue artistique, ça a été une expérience de 3 ans inoubliable, interrompue seulement par le décès brutal, à 53 ans, de cette personnalité hors du commun.

Très désireuse d’assurer mon indépendance financière, je me suis alors lancée intensivement et avec passion à 18 ans dans l’enseignement en écoles de musique… et j’ai compris en enseignant que je ne savais rien qui tienne vraiment la route ! Je me suis mise à travailler comme une dingue, et ai eu la chance d’être supervisée pour la flûte par Michel Debost, le seul à m’avoir mise enfin sur les bonnes pistes techniques (quelle dette j’ai envers lui ! D’autant qu’il n’a jamais voulu que je lui verse un centime !), et pour la composition, par Olivier Greif – dont j’ai été la seule élève si l’on excepte Benoît Menut. Ces cours passionnants m’ont suffisamment donné confiance en moi pour que j’ose me présenter à des concours internationaux. Cependant, c’est mon frère qui m’a poussée à vraiment me présenter à l’alors très prestigieux défunt concours international de composition de Radio-France (je trouvais ma pièce réussie, mais trop légère)… que j’ai gagné à 23 ans. J’ai ensuite remporté d’autres Prix internationaux dans mes deux spécialités, notamment à Berlin en duo avec ce frère, ou au concours de composition Maurice Ohana.

Ainsi, soudain, Leduc m’éditait-il, l’alors célèbre Pierre Petit me proposait-il un poste à l’École Normale de Musique (j’y ai enseigné flûte et musique de chambre pendant 15 ans) et d’autres portes s’ouvraient-elles. Plus tard, après avoir enseigné notamment à Rambouillet et au CRR de Paris, j’ai dirigé le conservatoire de Saint-Cloud avant de décider en 2002 de faire le grand saut, c’est-à-dire de ne plus enseigner, sinon en résidence, et donc de vivre de commandes et de concerts. Radio-France, le Théâtre du Châtelet, des festivals ont alors commencé à me faire confiance. En 2011 a ouvert le conservatoire qui porte mon nom, à Mayenne, dirigé par Jean-Christophe Bergeon. Je peux dire avoir eu deux vies vraiment différentes, entre celles des 20e et 21e siècles !

Pouvez-vous définir quelques traits caractéristiques de votre style ?

Il est toujours difficile pour une créatrice ou un créateur de définir son propre style…

Il m’est arrivé d’écrire à peu près tonal (exemple : mes Chantefables), mais mon « vrai » style a été le plus souvent polymodal.

Il a surgi dès mon Triptyque pour clarinette (1er mouvement) de janvier 1978, même si je ne l’ai à peu près stabilisé que beaucoup plus tard.

Je pense que Paysage avec ruisseau pour flûte et orchestre à cordes (2016), Lleennttoo pour orchestre, ou encore Fragments de mer récemment enregistrés peuvent donner une bonne idée de ma musique actuelle : j’y concilie les éléments de langage les plus avancés de notre époque avec ce que j’ai fini par me résoudre à considérer comme un don que j’aurais particulièrement, à savoir : un don mélodique.

Je crois qu’il reste présent même dans un cycle ambitieux comme celui que je viens de terminer pour la flûtiste Christel Rayneau (Carnets I-VIII) où je pousse pourtant mes recherches très loin, avec parfois des sons encore jamais entendus, des micro-intervalles, beaucoup de choses plutôt déstabilisantes à jouer comme à écouter, avec en plus une forme complexe. Je suis une sensuelle, et ce qui n’est pas ressenti est pour moi sans intérêt.

Quant à mes interprètes, ils relèvent souvent les rapports subtils de mes tempi, l’extrême variabilité de ceux-ci, et leurs rapports souvent chiffrables. Je dois dire qu’ils s’imposent à moi, comme le reste d’ailleurs, et que je ne cherche pas à compliquer leur travail… Il est vrai que, pour moi, et à acoustique égale, jouer à 56 un passage écrit à 53 ou inversement lui enlève une bonne part de sa vitalité. Le sens des différences de tempi n’est strictement jamais travaillé par les interprètes pendant leur formation, et beaucoup ne font pas une différence nette d’un jour à l’autre entre 60 et 72, par exemple, j’exagère à peine ! mais, j’ai la chance qu’en général les artistes comprennent ma musique tenir en partie grâce à cela.

Et en échange, cela simplifie la lecture de mes partitions : la plupart des compositeurs ayant cette sensibilité aux différences voire superpositions de tempi ramènent souvent tout à un unique tempo de référence (Mantovani, par exemple), ce qui complique beaucoup l’aspect visuel des partitions.

Si je considère votre question dans le domaine de ma pratique flûtistique, je peux dire que j’ai développé, et de plus en plus, une technique un peu particulière que j’exposerai peut-être un jour. Sur le plan musical, je suis de plus en plus outrée par l’insensibilité quasi totale des plus grands interprètes aux conséquences mélodiques et rythmiques de l’harmonie dans la construction des phrasés. C’est tellement gros que je ne m’étais pas permis de penser cela consciemment pendant de très nombreuses années. Qu’apprend une guitariste, un harpiste, un violoniste, une chanteuse et même, trop souvent, un pianiste ou une cheffe d’orchestre ? Comment faire de l’effet (superficiel), toujours : la société du spectacle ! L’amour du beau son, souvent : c’est bien ! L’écoute des autres, assez souvent : indispensable ! Mais la compréhension de la structure d’une œuvre, presque jamais ! Le discernement des formes, mieux, le ressenti des formes et de la forme de chaque phrase : extraordinairement jamais.

De temps en temps, j’entends un interprète, en général pas fabuleusement connu, faire tout cela, comme le faisait, pour ne donner qu’un exemple, Dietrich Fischer-Dieskau (chez les baroqueux, certains ont de vraies démarches fondamentales aussi). Là, c’est le bonheur, car même si moi je ferais différemment, j’entends quelqu’un qui me parle avec sincérité, ce qui certes ne suffit pas, mais encore avec toute une construction qui, justement, ne peut lui être que personnelle et fruit d’un véritable être vivant.

Avez-vous des habitudes de travail spécifiques, dans le domaine de la composition ?

Oui. Je sais partir pour un long voyage, alors je m’équipe : beaucoup de papier (j’ai plutôt peur de la plage pleine que de la page blanche : j’ai besoin d’espace pour créer, je laisse beaucoup d’espaces libres ainsi que le dos des feuilles), plusieurs crayons taillés, gomme (l’outil de travail le plus important !), métronome, chronomètre, diapason (je n’ai pas l’oreille absolue et ne suis absolument pas pianiste, donc je compose à la table – de toute façon le piano est totalement inadapté à mon style actuel), de l’eau, quelques fruits secs. Oui, nourriture, car en général, au bout d’une heure de travail, je m’aperçois qu’il s’est en fait passé trois heures ! C’est très étrange : écrire avance très lentement, mais chaque fois que vous retenez quelque chose comme étant exactement ce que vous souhaitiez, voire mieux (!), il faut pouvoir l’écrire extrêmement rapidement avant qu’elle ne s’enfuie; c’est très difficile quand ce qui vient ensuite vous semble également inspiré, vous risquez de perdre l’idée précédente !

C’est pour cela que la plupart du temps j’établis la structure à l’avance – quitte bien entendu à la modifier selon ce qui viendra, ce qui est presque toujours le cas – et je l’établis souvent de manière graphique. J’ai été surprise de constater beaucoup de mes collègues faire la même chose. Cela permet à l’inspiration de se développer sur de plus longs passages avec moins d’inquiétude.

Comme Édith Canat de Chizy, dont j’adore notamment les quatuors, je fais attention à n’écrire qu’en ayant environ 20 secondes d’avance de musique à peu près « solide » dans ma tête.

Mais la conception initiale de l’œuvre, ou encore la résolution de certains nœuds particulièrement coriaces se passe souvent… au lit ! L’état de demi-conscience est magique.

Vous avez créé une association, ReMuE. Pouvez-vous nous la présenter ?

J’en suis en effet à l’origine, et l’une des deux conseillères artistiques.

Reconnue d’intérêt général par l’État, ReMuE – Rencontres Musicales au fil de l’Eau – a un but à la fois modeste et ambitieux : faire vivre les arts, en particulier musique et poésie, à travers des manifestations professionnelles de haut niveau dans des lieux, en général des villages, dont ils sont absents voire totalement inexistants même au niveau amateur. Pensez que l’une des membres du petit conseil d’administration, agricultrice chevronnée, n’avait avant jamais pu se rendre à un aucun spectacle faute de propositions locales ! Et de prix d’entrée modestes : 10 euros maximum, voire 5 ou 0, par exemple pour les personnes sans ressources.

En plus d’ateliers d’écriture toute l’année, chacune de nos manifestations ou récitals propose au moins une œuvre contemporaine, présentée comme les autres par les artistes avec lesquels le public peut ensuite discuter de façon informelle et conviviale. Et ça marche bien, nous en sommes très fières ! Ainsi y a-t-on entendu Aperghis, Dutilleux, Florentz, Castérède, Cédric Despalins, Alissa Duryee, Ligeti, et bientôt Philippe Hersant, Steve Reich. C’est éclectique, vous voyez. Le 18 septembre, Nathalie Forget, professeure au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, nous fera l’amitié de faire vibrer ses ondes Martenot, avec de nombreuses musiques nouvelles.

Suivez-vous l’actualité de la musique contemporaine ?

Oui, avec ma compagne, poétesse, nous en écoutons beaucoup. Nous avons exploré ces derniers temps les œuvres de Bastien David, repéré au festival Présences en février 2020 : ce type est un génie ! J’espère que contrairement à la plupart des personnes talentueuses, il saura préserver son inspiration même avec le succès qui vient et l’obligera à écrire plus ou moins à la chaîne pour continuer à exister. Même chose pour Sivan Eldar ou Nina Šenk, passionnantes.

Autre exemple : nous étions, vers 2002, ressorties de la création de l’œuvre de George Benjamin Into the little hill (à l’auditorium de l’Opéra-Bastille – en passant, voilà un aussi bel oxymore que clarté obscure ou… musique militaire !) en nous disant qu’au moins une fois dans notre vie, nous aurons eu la chance d’assister à la naissance d’un chef-d’œuvre – et en effet, l’œuvre s’impose avec le temps.

Parmi les belles découvertes dues à cette curiosité permanente, il y eut aussi, parmi bien d’autres : Arcane et Chakra d’Allain Gaussin, Paysage avec parents éloignés de Heiner Goebbels, Le vase de parfum de Suzanne Giraud (très belle Ouverture, notamment).
Et j’essaie de continuer à suivre des parcours qui me plaisent depuis parfois longtemps : Sofia Goubaïdoulina, Édith Lejet, Lin-Ni Liao, Canat de Chizy, Thérèse Brenet, Frank Bedrossian, Dalbavie, Rotaru mère et fille, Christian Lauba, François-Bernard Mâche, Misato Mochizuki, Zad Moultaka, Sinnhuber, Unsuk Chin, bien sûr aussi Tristan Murail et Michaël Levinas.

J’en oublie beaucoup, ce qui me réconforte en me prouvant la vitalité jamais démentie de la création !

Sur un concert de musique contemporaine, il peut bien sûr n’y avoir pas une seule œuvre de valeur. Statistiquement, c’est complètement normal. Mais en fait, je ne m’ennuie presque jamais : il y a tout de même un être humain à déchiffrer derrière une œuvre, qui nous dit toujours quelque chose de notre époque, et puis de toute façon j’apprends toujours quelque chose et des idées peuvent me venir par ricochet.

J’ai parfois été en mesure de passer ou procurer des commandes : Noël Lee, Jacques Castérède, Jean-René Combes-Damien, Patrick Blanc sans oublier les jazzmen Manuel Rocheman, Stéphane Guillaume et Mico Nissim. Sans compter les dizaines de créations de collègues que j’ai assurées moi-même à la flûte, dans vraiment tous les styles.

Ce qui ne m’empêche pas d’aller vers des œuvres qui ne sont plus tout à fait contemporaines pas ou plus dans les styles dominants — mais trop récentes donc pas encore entrées dans le répertoire, bref : oubliées – Les amis de la musique française partagent cette curiosité ! Ainsi m’intéressé-je en ce moment à Jean-Paul Holstein, Georges Hugon, Aribert Reimann, Witold Lutoslawski… et toujours à mes chers André Jolivet et Frank Martin.

Quelle est aujourd’hui la situation des femmes, compositrices, interprètes, directrices, dans le milieu de la musique classique ?

Elle bouge, mais cela restera superficiel tant que notre société ne changera pas fondamentalement. De toute façon, le milieu de la musique classique est sous nos yeux en train de se faire brutalement éjecter du monde et sera sous peu… inaudible, femmes et hommes. Pour longtemps.

Les femmes tentent courageusement de la secouer un peu, cette société. Mais négligent à mon avis ceci : il faut aider les hommes à se repenser complètement. Il faut leur montrer comment marche le monde et comment ils sont devenus en majorité nuisibles à l’espèce. Il faut prendre au sérieux le sentiment de panique que cela va provoquer chez ceux de ces hommes qui seront suffisamment ouverts pour se rendre compte de tout cela. Il faut leur montrer des portes de sortie possibles, et des portes d’entrée dans un autre monde. Peut-être sensibiliseront-ils à leur tour d’autres hommes. Car comme en plus la plupart se retrouvent ou vont se retrouver éjectés de la société, comme les femmes, ils ne vont psychologiquement que pouvoir se raidir. L’avenir sera plein de petits Trump, de petits Bolsonaro, de petites Christine Lagarde, de petites Margaret Thatcher à tous les niveaux. Il faut absolument former les hommes aussi pour qu’ils ne se trompent pas d’objectifs.

Féministe, je vais choquer des féministes : femmes, refusons d’être des politiques, des pédégères, des femmes d’affaires, des patronnes, des décideuses, des militaires, des startupeuses : tout cela ne sert qu’à perpétuer une société basée sur le pouvoir et l’exploitation d’autrui et du monde. Inventons ! Là ont les artistes, peut-être, quelque chose à faire.

Avec la pandémie, le numérique, dont le pouvoir totalisant est totalement sous-estimé, l’épuisement gravissime des ressources d’à peu près tout, il y a actuellement une convergence extrêmement rapide de forces qui nous façonnent un monde qui, dans quelques mois, au mieux quelques années, sera, entièrement contrôlé et exploité par une petite nomenklatura, comme déjà en Chine.

Remarquez qu’en poussant la prospective encore un peu plus loin, on peut se dire que de toute façon tout ne tenant actuellement que grâce à l’électricité, tout s’écroulera encore plus vite que nous ne sommes capables de l’imaginer, par exemple dès le prochain accident nucléaire – qui a de « bonnes » probabilités de survenir en France, en plus.

Tout cela peut paradoxalement être très motivant… si, si !

Avez-vous des relations de travail privilégiées avec certains interprètes ?

Bien sûr. Il est très inspirant de tenter de comprendre la personne qui va jouer voire créer l’une de vos pièces, non encore écrite dans le cas d’un nouveau projet. Sans compter que techniquement on apprend beaucoup. Cela aide la compositrice à être bien ancrée dans le réel et cela m’inspire souvent de pouvoir me représenter cette ou ces personnes en situation de concert quand j’écris. Les compagnonnages sur la longue durée me sont très chers, par exemple encore récemment avec le clarinettiste Jean-Marc Fessard ou le chef Florentino Calvo.

Pour reprendre une question du musicologue Ludovic Florin adressée au compositeur Aubert Lemeland (AMF, mai 2015) : comment voyez-vous l’avenir de la musique ?

Au sens social, j’ai déjà répondu. Sur le plan artistique, je suis certaine d’une chose : il y aura toujours des créatrices et des créateurs de génie. Pourra-t-on les entendre, les connaître, et même seront-ils ou elles en mesure de se développer suffisamment à la fois pour atteindre un certain niveau et pouvoir vivre et faire effectivement œuvre, c’est une autre question.

Sur quelle œuvre travaillez-vous actuellement ?

Cela fait 3 ans que je me dis devoir arrêter de composer pour enfin prendre le temps ne serait-ce que de mettre au propre ce qui existe déjà, mais je n’y arrive pas !

Il y a donc des choses en route dans ma petite cervelle, mais je préfère les laisser dans l’ombre. Et puis cela ne dépend pas que de moi. Du hautbois, de l’alto, des archets en général, et un projet vocal assez important… Une commande de la ville de Versailles sera bientôt créée, une tournée avec le spectacle « 7 femmes et + » (8 commandes de Florentino à Calvo à 8 compositrices pour son orchestre de chambre) se met en place… à suivre !

 

 

Dossiers

Extraits du catalogue des œuvres d’Ivane Béatrice Bellocq 

267 numéros d’opus. Partitions éditées ou téléchargeables

enregistrements et détails sur ivane-beatrice-bellocq.eu

 

Orchestre

Paysage avec ruisseau – flûte et orchestre à cordes

Je suis Marina T. – orchestre à plectres

Concerto – ondes Martenot et orchestre à cordes

Concerto – guitare électrique et orchestre

Symphonie déconcertante – 45′ – flûte, clarinette, violoncelle, grand orchestre et ensemble de jazz

Lleennttoo – 16′ – orchestre à cordes, cuivres et percussions

Meduana – 90′ – 3 récitant-es, chœur, grand orchestre symphonique et orchestre à vent

 

Ensemble (5 à 16 artistes)

– Estrans – flûte, clarinette, trio à cordes et piano

– Obsession – violon, clarinette, piano et dispositif ou ensemble de 6 violons et 6 clarinettes

– L’envol de la locomotive sacrée – 10 flûtes, basson, 2 harpes, 2 percussions et piano

– Hallucination – 12 instruments : 1121 0000 perc piano 11111

 

Musique de chambre (2 à 4 artistes)

Fragments de mer – 31′ – récitant(s), flûte, piano et sons pré-enregistrés

Lumière plissée – quatuor à cordes

Soleil noir – flûte et trio à cordes

Le tombeau d’Olivier Greif – quatuor avec piano

Pacific 232 – 4 flûtes

Trio n°2 – 30′ – violon, violoncelle et piano

Tectonique des rêves – violon et piano

Mouvements – violoncelle et guitare

2 poèmes – 2 guitares

Solos

Carnets I-VIII – 24′ – flûte

Carnets X-XIV – hautbois

Apollo XI – violon

Carnaval in the mist (hommage à Schumann) – piano

Archivolte – piano

Tre – violoncelle

Triptyque – clarinette

Musique vocale

Hydra – 6 voix de femmes et oud

5  joies – quintette vocal

Paradise if of the option – voix et violoncelle

Fünf Gedichte von Antemanha – voix et flûte

– nombreuses œuvres avec voix parlée(s)

 

 

 

 

 

 

Portfolio

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